Titus d'Enfer par BibliOrnitho
Nous sommes dans un monde fantastique. A cheval entre Tolkien et la Famille Addam's. Un château, immense : Gormenghast. Autour, au pied de la citadelle, des baraques miteuses construites à l'ombre des flancs du monstre. A l'intérieur, un monde austère, rythmé par des rituels immémoriaux et la plupart du temps absurdes dont chacun doit s'acquitter.
Le livre démarre comme une succession de tableau avec un levé de rideau avant chaque nouvelle scène. On découvre d'abord la cours d'honneur, puis la galerie des sculptures, puis la cuisine, les appartements du comte... Chaque personnage semble vivre dans une partie du château sans vraiment de contact avec les autres personnages. Fuschia, la fille de la famille est abasourdie par la nouvelle qui, bientôt bouleversera la vie de tous : un petit frère vient de naître (elle ne savait rien de la grossesse de sa mère). Car ce qu'ils craignent tous par-dessus tout, c'est le changement. Le changement est sacrilège, même si le comte et le chef du protocole se réjouissent de la naissance de cet héritier qui faisait cruellement défaut jusque là.
Un autre personnage clé est Finelame, un garçon de cuisine qui s'enfuit de cette antre sur laquelle règne Lenflure, le chef. Finelame se révèle rapidement être un garçon ambitieux et intelligent. Un intriguant sans trop de scrupules qui va bouleverser la routine bien établie du château en manipulant les autres. Notamment les ridicules jumelles Cora et Clarice, sœurs de Tombal le 76e comte d'Enfer.
Un texte très visuel qui pourrait être merveilleusement adapté au théâtre. Une succession de tableaux (du moins dans la première moitié du livre) et un rythme finalement assez tranquille. Assez peu d'action, beaucoup de description de décors merveilleux. J'avoue m'être assez souvent ennuyé. Mais quelques scènes époustouflantes : la grande cuisine (tout au début), l'incendie de la bibliothèque...