Titus d'Enfer
7.9
Titus d'Enfer

livre de Mervyn Peake (1946)

Enfin, un conte de fées tous publics

Branché par un fils toujours prêt à dénicher les bons plans, j'ai commencé par Titus d'enfer, premier volet émoustillant de cette trilogie. Un conte de fée pour tous, où l'adulte retrouve sa part d'enfance et bien d'autres joyeusetés. Un premier tome fourmillant et rebondissant, avec des personnages cocasses évoquant pour certains les seconds rôles d'Alice au pays des Merveilles, comme ceux du jeu de cartes (dans le dessin animé). Gormenghast est un pays merveilleux, avec des bons et des méchants qui ne le sont pas tant que ça, un monde sans doute moins sombre que l'univers de Bilbo le Hobbit, sans doute plus gentillet qu'Harry Potter. Mais cette fraîcheur rare a de belles vertus : elle provoque le sourire permanent. Un bonheur à l'état pur. Puis, j'ai enchaîné sur le tome deux. Le rythme m'y a paru beaucoup moins soutenu. Ce ne sont plus des péripéties mais des descriptions, de décor ou de personnages, ceux-ci se montrant d'ailleurs encore plus nombreux dans cet opus. Certaines pages endorment un peu. N'est-ce pas le but des contes de fées, me direz-vous ? Oui, c'est vrai. Peut-être suis-je déjà trop un homme du vingt-et-unième siècle, car mon impatience m'a fait trouver longuets certains passages. L'histoire décolle pourtant, au bout d'un certain temps. Étais-je soudain dans de meilleures dispositions ? Cet après-midi, j'ai retrouvé intact le haut plaisir de ce conte extraordinaire, qui bien que moins vivant qu'à son début frénétique, est un joyau de lecture. De lecture à voix haute même, tant la superbe traduction de Gilberte Lambrichs et Patrick Reumaux est une réussite. Je prends n'importe quel passage, au hasard, et je me laisser griser par cette musique très poétique... dont pourraient s'inspirer nombre de nos auteurs contemporains. Tolkien et Rowling peuvent aussi en prendre de la graine. La notoriété, comme les prix littéraires, n'est pas une garantie absolue !

fgoa44
8
Écrit par

Créée

le 18 avr. 2016

Critique lue 220 fois

fgoa44

Écrit par

Critique lue 220 fois

D'autres avis sur Titus d'Enfer

Titus d'Enfer
Samanuel
9

Ne pas se fier à la couverture !

Gormenghast est un château immense et décrépit, qui vit, ainsi que ses habitants hauts en couleurs, au rythme d'une tradition aussi ancestrale que codifiée. Mais la naissance du nouvel héritier...

le 5 déc. 2010

8 j'aime

Titus d'Enfer
Tybalt
9

Les contes de Perrault vu par Jérome Bosch

Premier tome d'une trilogie racontant l'ascension au pouvoir d'un jeune comte, héritier d'un château monumental. Mais ici, le château est décrépit, des arbres poussent sur ses tours, tous les...

le 30 sept. 2010

6 j'aime

Titus d'Enfer
BaleineDesSables
9

Dans la splendeur nocturne.

Titus d'Enfer est un bouquin pour le moins singulier. Sorti au cours de la Seconde Guerre Mondiale de l'imagination féconde de l'anglais Mervyn Peake, romantique amoureux fou de la vie (dont il en...

le 26 févr. 2020

5 j'aime

7

Du même critique

Black Swan
fgoa44
3

Critique de Black Swan par fgoa44

Encore une de ces supercheries : au nom d'une probable grande légende initiatique qui voit la femme se changer en cygne au terme d'un ultime effort, on nous sert une histoire de cul et d'horreur ou...

le 29 oct. 2011

1 j'aime

Et soudain, tout le monde me manque
fgoa44
1

ET SOUDAIN, LA MOUTARDE ME MONTE AU NEZ

J'ai vu ce soir ET SOUDAIN, TOUT LE MONDE ME MANQUE. Méfiant d'abord, parce que Mélanie Laurent n'est franchement pas très exigeante sur les scenarii qu'on lui propose, et que Michel Blanc n'a jamais...

le 23 avr. 2011

1 j'aime

Des vents contraires
fgoa44
1

confusion

On m'a parlé de Vents Contraires en bien, je l'ai acquis. Je l'ouvre : vocabulaire pauvre, syntaxe basique, langage parlé, histoire banale, au bout de 30 pages, ce livre me tombe des mains. La...

le 3 nov. 2020