Publié dans les années 50, Toi qui vivais est un polar qu'il est plus que jamais indispensable de resituer dans son contexte. N'oublions pas qu'à cette époque, tant qu'il pouvait prouver qu'il avait été blessé dans sa masculinité, un homme pouvait assassiner son épouse sans être condamné pour féminicide. Une fois accepté ce postulat, il n'y a plus qu'à se laisser embarquer par ce roman noir qui nous rappelle, s'il en était encore besoin, qu'un bon scénario peut se faire à l'économie de moyens - un décor minimaliste et une distribution épurée, des phrases courtes, un ton incisif et des dialogues rapides dans lesquels chaque mot est pesé. Le père de San-Antonio nous livre ici une intrigue très efficace et parfaitement huilée. Elle se lit d'une traite et ne laisse que peu de répit au lecteur qui cherche au fil des pages l'endroit où le plan parfait de Bernard va coincer, qui de l'assassin ou de son juge aura le dernier mot. Bien entendu, le fin mot de l'histoire arrive au terme de quelques rebondissements inattendus.
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