En fin connaisseur du Japon, Philippe Pons livre quelques réflexions à mi-chemin entre le journalisme de terrain (il a été correspondant au Japon pour Le Monde pendant quatre ou cinq décennies) et le travail sociologique, avec une empathie plutôt prononcée envers les milieux à la marge d'une société japonaise souvent perçue à tort comme très uniforme et très lisse : faune de la nuit, monde du spectacle et du divertissement, marginaux et travailleurs précaires des bas-fonds de Tokyo et d'Osaka. Mais pas seulement puisqu'il est aussi question des lieux qui ont pu le marquer, les cafés, les love hotels, la ville basse et les quartiers épargnés par les grandes transformations urbanistiques. Une certaine époque aussi, celle des années 1970 avec sa bouillonnante scène musicale et ses étudiants révoltés. Quelques vestiges d'une ville qui est devenue l'épitome de la post-modernité dans la seconde moitié du XXe siècle.