Agréable de retrouver l'écriture d'un auteur que l'on a lu plus jeune. Lorsque celui-ci écrivait encore des livres. Agréable de retrouver un style, un phrasé connu.
L'impression que ce qu'il écrit rentre dans ma tête en résonance avec des extraits de films, avec des voix, des chansons. Les déambulations dans Paris m'amènent les - pluvieuses - Chansons d'amour en tête. La Bretagne qu'il évoque m'amène la douceur de Tout contre Léo.
Et puis, soudain, toujours, encore plus à l'écrit, surgit l’âpreté, le râpeux, le tranchant d'une scène. Un certain calme est brusqué par une écriture imagé, sexualisé. Cecile Cassard entre dans le champ de l'image et foudroie le spectateur.
C'est ça retrouver un auteur que l'on apprécie, c'est que celui-ci ce retrouve confronté aux images que les lecteurs-spectateurs ont de lui.
Ce livre est une enquête sur des comportements douteux, que notre époque à laisser pulluler et dont l'actualité est friande. Le partie pris n'est pas d'être exhaustif, mais de tirer un point de vue sur cet état de fait.
Il faut accepter les circonvolutions qu'il nous propose - le père, la Bretagne. Les questions d'un égo en constante convalescence. Mais la balade est belle et douce.
Les 2 pages sur Moonlight sont excellentes!!
Elles sont en creux l'explication de ce que Christophe Honoré refuse. Un cinéma moraliste où la question homosexuelle reste vu comme un problème et où la sexualité devient un tabou et est évacué de l'écran.
Ces livres (et ces films) sont fait d'une écriture qui laisse à voir (un short moulant, un déhanchement, un minauderie), qui est douce dans le traitement des corps (famille-amis-amant) et devient âpre quand les tentions s'amènent (la mélancolie, l'absence) et où la brutalité surgie.