Dans ce roman, j’ai retrouvé l’esthétique propre à l’auteur : le monologue intérieur happant, l’utilisation de la scène, les ambiances intimistes, parfois lourdes, mais aussi la vie qui explose, l’impudeur esquissée…
Tout commence avec une crotte posée sur un colis déposé sur le seuil et un mot sur la porte : “Guerre et paix : contrepèterie douteuse”.
Blague de gamin ? Le personnage de cette auto-fiction se persuade du contraire. Celui qui a fait cela menace son équilibre, ébranle sa confiance, installe le doute, l’introspection, et le plonge dans son passé.
Mais qui a fait cela ? Quelqu’un, de son entourage peut-être, lui reproche son homoparentalité. Là sont les deux sujets qui structurent l’œuvre. D’une part, l’homophobie qui ne cesse de se manifester jusque dans le cercle familial le plus proche. D’autre part, la parentalité et le défi d’être un bon père mais aussi le vertige de voir son enfant grandir.
Le narrateur-personnage se raconte donc, se dévoile, construit une image de lui. Peu à peu, il réalise qu’un jour sa fille lira ce qu’il écrit. Peu importe, elle ne le connaîtra que mieux. Le portrait se doit de l’ignorer, ne rien dissimuler. Ainsi, elle saura qui était son père.