Ton père
6.9
Ton père

livre de Christophe Honoré (2017)

Dans ce roman, j’ai retrouvé l’esthétique propre à l’auteur : le monologue intérieur happant, l’utilisation de la scène, les ambiances intimistes, parfois lourdes, mais aussi la vie qui explose, l’impudeur esquissée…

Tout commence avec une crotte posée sur un colis déposé sur le seuil et un mot sur la porte : “Guerre et paix : contrepèterie douteuse”.

Blague de gamin ? Le personnage de cette auto-fiction se persuade du contraire. Celui qui a fait cela menace son équilibre, ébranle sa confiance, installe le doute, l’introspection, et le plonge dans son passé.

Mais qui a fait cela ? Quelqu’un, de son entourage peut-être, lui reproche son homoparentalité. Là sont les deux sujets qui structurent l’œuvre. D’une part, l’homophobie qui ne cesse de se manifester jusque dans le cercle familial le plus proche. D’autre part, la parentalité et le défi d’être un bon père mais aussi le vertige de voir son enfant grandir.

Le narrateur-personnage se raconte donc, se dévoile, construit une image de lui. Peu à peu, il réalise qu’un jour sa fille lira ce qu’il écrit. Peu importe, elle ne le connaîtra que mieux. Le portrait se doit de l’ignorer, ne rien dissimuler. Ainsi, elle saura qui était son père.

Mathieubd
10
Écrit par

Créée

le 29 avr. 2024

Critique lue 6 fois

Mathieu B-D

Écrit par

Critique lue 6 fois

D'autres avis sur Ton père

Ton père
ThomasParis
7

L'âpre douceur de l'écriture

Agréable de retrouver l'écriture d'un auteur que l'on a lu plus jeune. Lorsque celui-ci écrivait encore des livres. Agréable de retrouver un style, un phrasé connu. L'impression que ce qu'il écrit...

le 12 sept. 2017

1 j'aime

Ton père
Mathieubd
10

Le jour où tout bascule

Dans ce roman, j’ai retrouvé l’esthétique propre à l’auteur : le monologue intérieur happant, l’utilisation de la scène, les ambiances intimistes, parfois lourdes, mais aussi la vie qui explose,...

le 29 avr. 2024

Ton père
ALIQUIS
7

Critique de Ton père par ALIQUIS

On retrouve ici les thématiques d'Honoré et sa tendre impudeur. L'auteur pose un constat lucide sur l'homosexualité et la parentalité, il alterne souvenirs personnels ou compris comme tel et...

le 22 mai 2018

Du même critique

Chien 51
Mathieubd
7

Un polar sur un fond dystopique

Sur fond de désastre écologique, une multinationale a racheté la Grèce, trop endettée, et ses citoyens sont devenus des salariés. Chien 51 est un roman de science fiction qui reprend les ficelles de...

le 29 avr. 2024

Ton père
Mathieubd
10

Le jour où tout bascule

Dans ce roman, j’ai retrouvé l’esthétique propre à l’auteur : le monologue intérieur happant, l’utilisation de la scène, les ambiances intimistes, parfois lourdes, mais aussi la vie qui explose,...

le 29 avr. 2024

Bach
Mathieubd
9

Redécouvrir Bach

Thibault Cauvin nous saisit dès les premières notes et nous nous retrouvons enveloppés par sa musique. Lové dans une atmosphère douillette, on savoure un moment de calme et de sérénité. Les pièces,...

le 10 janv. 2024