Total recall par Cinemaniaque
Leçon de vie numéro 1 : ne jamais se fier à l'image que les gens renvoient. Prenons le cas de Schwarzie : comme tous les gens de ma génération, j'ai grandi avec ses films d'actions décérébrés, sa capacité à défoncer un mur d'un pouce en balançant des punchlines forcées mais amusantes ("T'es marrant Sully, je t'aime bien. C'est pour ça que je te tuerai le dernier"). Et bim, une grosse brique de 800 pages plus tard, je ramasse mes dents vingt mètres plus loin.
Car Schwarzie, c'est un seul muscle avant tout : le cerveau. Oui oui, je sais, on dirait pas, et pourtant : volonté de fer, intelligence, esprit d'entreprise, business man avisé, fin observateur, Schwarzie est un peu tout ça, de son enfance en Autriche à sa réussite hollywoodienne à sa carrière politique où, curieusement, ce républicain s'avère être plus de gauche que certains démocrates.
Total Recall, c'est la profession de foi d'un mec qui n'a jamais cessé de bosser pour réaliser ses rêves, a su forcer son destin quand il le fallait et prendre des risques quand nécessaires. La matérialisation du rêve américain, une personnalité bigger than life qui assume ses choix, même Jumeaux, Junior et Un flic à la maternelle, et qui ne s'arrête jamais. Souvent drôle, toujours sincère, Schwrazie n'y va jamais par quatre chemins pour exprimer ses opinions ou donner des leçons (de vie ou de morale), et chacun fera son marché là-dedans. Une chose est sûre : ça se lit sans peine, c'est passionnant de A à Z (même si je regrette de ne pas en avoir appris un peu plus sur certains films au détriment de sa vie politique) et c'est, en prime, assez bien écrit. Bon, il me reste quoi comme dents, finalement ?