Cette critique portera sur le tome 4, The Shadow Rising, donc les tomes 7 et 8 publiés en France.
Après la déception qu'a été le tome 3 (un début assez fouillis, un milieu soporifique, et une fin trop rapide et donc bâclée), Jordan revient en force dans le 4. Enfin l'intrigue est à peu près correctement répartie sur l'ensemble du livre (malgré quelques longueurs dans la première moitié), et on ne doit pas attendre les 70 dernières pages pour qu'il se passe enfin quelque chose! Et, surtout, la séparation des personnages lui donne l'occasion de nous faire découvrir certaines personnes, comme Aviendha, et de donner plus de profondeur à d'autres, comme Perrin.
Certains pourront regretter le rôle assez mineur de Mat, mais j'en étais pour ma part assez contente, car son personnage n'a pour l'instant pas grand intérêt, et ses comportements sont assez répétitifs. De plus, son égoïsme est rapidement gonflant.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce tome, c'est que les personnages se révèlent de plus en plus. Les 3 ta'veren sont poussés par une force invisible, mais ils prennent enfin des décisions, et ils font face à leurs responsabilités, ce qui donne lieu à des moments nettement plus prenants que les pages et les pages de tergiversations et de plaintes contre la cruauté du destin qu'on a pu déguster lors des précédents tomes. Les femmes se révèlent comme étant des meneuses, avec des arcs qui leurs sont dédiés, et des caractères forts. Les Wise Ones et Faile sont de très bonne surprises ici, ainsi que le personnage d'Egeanin. D'ailleurs la portion sur Elayne et Ninaeve est assez bonne, avec des moments assez drôles et un développement plus fin du personnage de Nynaeve. Heureusement qu'Egwene n'était pas avec elles, car la lutte de pouvoir entre elle et Nynaeve commençait à me porter sur les nerfs, et je la trouve un peu nunuche.
Gros moment de stress et de abondance de sentiments lors de la déchéance de Siuan Sanche. Je n'en pouvais plus en lisant ce chapitre, et je n'avais qu'un seule envie, attraper Gawyn et lui balancer deux bonnes gifles. D'ailleurs, Gawyn est un des pires personnages du livre. Il n'a aucune profondeur, et son seul rôle est de geindre à propos de sa soeur et d'Egwene, et de rougir dès que le nom de cette dernière est prononcé. D'ailleurs, si quelqu'un pouvait m'expliquer cet qu'Egwenea de si particulier pour que Gawyn et Galad se lamentent sur elle, je vous en prie. Car le comportement de Gawyn par rapport à Egwene est désolant.
Ce qui m'amène au gros problème du livre et de la saga en particulier: les relations amoureuses. Robert Jordan écrit ça comme si ses personnages entraient tout juste à l'école maternelle. C'est CONS-TER-NANT. Entre Elayne et Min qui soupirent et se torturent l'esprit dès qu'elles pensent à Rand (d'ailleurs, pourquoi Rand aussi est-il un aimant à filles? Elayne à la limite je peux comprendre, elle est attirée par le pouvoir, mais Min? Son amour pour Rand gâche complètement le personnage. Elle est intéressante, mais comme 50% de son temps d'antenne est consacré à elle se cassant la tête à propos de ses sentiments pour Rand, j'en viens à ne pas beaucoup l'apprécier, alors qu'elle a plein de qualités) - et les garçons qui se demandent toutes les trois pages comment les femmes fonctionnent, j'ai l'impression de regarder une mauvaise série pour pré-ados.
D'ailleurs, inutile de répéter 15 000 fois que les femmes sont des êtes étranges et incompréhensibles et dont le mode de pensée est si différent de celui des hommes, Robert, on a compris!
Et je ne pense pas que les différences hommes-femmes soient la cause des problèmes de tes personnages, je pense plutôt que c'est parce qu'ils craignent tous dès qu'il s'agit de COMMUNIQUER. Soit ils ne veulent pas (Moiraine et Rand), soit ils ne comprennent rien (Perrin), soit ils sont tous simplement pas intéressés (le reste).
Sinon big up pour Loial qui reste encore et toujours mon personnage préféré.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lus en 2013