Toxic Blues
7.6
Toxic Blues

livre de Ken Bruen (2002)

Depuis que je le connais, Jack Taylor n'a qu'une envie : « dormir six mois d'affilée et, au réveil, [s]'entendre annoncer de bonnes nouvelles. » Et évidemment, c'est pas pour demain. Fraîchement rentré de Londres et accueilli à Galway par des « T'es revenu. » tout le long du roman, il se voit rapidement offrir une maison à Hidden Valley en échange de ses services de détective privé. Après le changement de propriétaire du Grogan's, Jack s'est installé chez Nestor, un pub tenu par son ami Jeff, ex-musicien désormais barman et en couple avec Cathy, ex-toxico londonienne rencontrée dans Delirium Tremens.

D'abord réticent lorsque Sweeper, « un grand type costaud », débarque chez Nestor pour lui demander d'enquêter sur le meurtre de quatre tinkers, Jack plonge tout de même dans son enquête, pas très convaincu du résultat. Tinkers (littéralement « rétameurs ») est un terme péjoratif qui désigne des gens du voyage sans lien avec les Roms, les Gitans ou les Tziganes. D'origine irlandaise, ces nomades ne sont reconnus que comme un groupe social et marginal. Au fil du roman, un lien étrange va se tisser entre les deux hommes. Différents (l'un est nomade, l'autre sédentaire) mais semblables (une certaine sensibilité, un sens de la loyauté et une vie en marge), Sweeper et Jack se comprennent, s'estiment et se respectent.

Grande nouveauté, qui tient du miracle selon lui : Jack ne boit plus. Enfin, entendons-nous : Jack n'est plus alcoolique. « J'étais redevenu ce qu'on appelle un buveur conscient. Autrement dit, quand j'étais conscient, je buvais. » Bref, Jack ne boit plus, non, maintenant il se drogue, c'est plus fun. C'est donc entre les pintes, les Jameson et les lignes de coke qu'il mène un semblant d'enquête, plus en proie à ses démêlés sentimentaux et ses sautes d'humeur qu'à des difficultés liées aux massacres qu'il doit élucider. Quoique. Disons seulement que le suspect n°1 devient vite assez flippant dans son genre et qu'on ne compte plus les nuits imbibées et les trous noirs.
[...]
Morgouille
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le 4 juin 2012

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