Linge sale en famille
Le premier tome des tragédies d’Euripide contenait les adapations de Médée, Alceste, Andromaque, bref, une majorité de mythes basés sur des personnages liés aux grandes familles plutôt qu’aux...
le 3 mai 2023
Le premier tome des tragédies d’Euripide contenait les adapations de Médée,
Alceste, Andromaque, bref, une majorité de mythes basés sur des personnages liés aux grandes familles plutôt qu’aux familles elles-mêmes. Le deuxième tome taille la part du lion à ces familles, les Atrides de Ménélas et Agamemnon avec Oreste, et les Tynarise de Clytemnestre avec Hélène.
Le premier volume m’avait plu par l’approche personnelle et l’importance à la psychologie tourmentée des personnages sur lesquelles s’attardait Euripide, et, logiquement, la deuxième partie m’a plu pour les mêmes raisons.
Dans Hélène, l’auteur raillé pour sa modernité excessive, pousse encore plus loin la modernité en changeant l’histoire d’Hélène vue dans L’Illiade. Il se débarrase de la version originelle de l’héroïne et balance que celle-ci n’a pas été enlevée par Pâris, mais est emmenée en Égypte pour y être captive. La femme de Ménélas, dont le rapt déclenche la guerre de Troie, n’était en fait qu’un fantôme. On ressent encore une fois les intentions de l’auteur de se réapproprier les œuvres pour les modeler à sa sauce, une démarche qui sera reprise par moult artistes par la suite. La pièce en elle-même contient son lot de tragique, mais le deus ex machina brise un peu cet élan.
Pareil pour Iphigénie en Tauride, où la susnommée parvient à s’enfuir avec son frère et Pylade, alors qu’elle était censée tuer tout étranger mettant les pieds en Tauride. J’aurais préféré plus de drame.
Le drame, on le trouve avec Agamemnon et sa fourberie impitoyable et sa femme Clytemnestre soumise à sa soif de vengeance envers ce larron qui a tué son précédent mari et le fils né de cet union. Comme pour Médée, on comprend la rage de Clytemnestre, qui accomplit sa vengeance avant d’être à son tourla cible des ses propres enfants (surtout Electre) voulant venger leur père Agamemnon. C’est un beau bordel sublimé par le solennel, les vers et le sang, c’est de la tragédie grecque !
Le délire mégalomaniaque et funeste de Dionysos dans les Bacchantes m’a beaucoup plu. Un beau retour aux sources avec des Dieux, de la violence divine, de l’adulation et de la vengeance aux motifs cette fois discutables, contrairement à celles de Médée, Clytemnestre ou Électre.
Bref, du classique à découvrir ou redécouvrir.
Créée
le 3 mai 2023
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