Sur le fond, c'est un polar correct. L'histoire est travaillée, documentée. On sent qu'il y a beaucoup de recherches en amont de la part de l'auteur. En revanche, les références cinématographiques sont un peu trop visibles (Seven, 8mm, ...). Ça laisse le sentiment amer d'une construction par briques, arrachées ci et là aux thrillers américains de cette époque, jusqu'aux rebondissements finaux prévisibles, presque des classiques !
1/ La femme du policier a été enlevée par le tueur...
2/ La femme du policier est enceinte...
3/ Le tueur est un proche du policier et de l'enquête...
4/ Le tueur zigouille la psy, proche du policier et seule femme dans le coin...
Quelle est la part d'invention du romancier ? Quelle est la part de pompage ? Difficile de savoir... Les personnages sont convenables. Ils ne tombent pas dans les clichés mais n'ont pas beaucoup de profondeur. Il est difficile toutefois d'apporter de la crédibilité au personnage principal qui, au début de l'histoire, mène tranquillement sa petite vie de policier sans remuer ciel et terre pour retrouver sa femme disparue...
Sur la forme, c'est poussif, parfois fatiguant à lire. On sent que c'est un premier roman et que l'inexpérimenté romancier a voulu en faire des tonnes ! Les descriptions exagèrent dans le glauque et abondent de métaphores convenues. Quant à l'emploi du "je", très délicat, l'auteur s'y est cassé les dents. Exemple :
Je sentis les artères de mon cou gonfler sous l’afflux de pression sanguine, devinant les manifestations cyniques de la peur à la sueur qui m'enduisait les front.
Le "je" ne devine pas les manifestations de la peur, il ressent la peur !