Faute d’avoir une histoire à raconter, l’auteur empile ses pensées qui sont parfois drôles, souvent pertinentes même s’il y a de nombreux poncifs.
Quant à l’intrigue, elle est aussi convaincante qu’un décor de théâtre. Utile, mais sans aucun souci de réalisme.
Les personnages rencontrés par la protagoniste sont faux et désolants. La petite touche « sexe » l’est encore davantage.
Le récit souffre de graves lacunes logiques que les rebondissements de la fin du roman sont là pour excuser.
L’épilogue est particulièrement navrant et révèle comment l’auteur se protège derrière deux personnages et n’assume pas cette œuvre pataude.
[SPOILER - DIVULGACHAGE]
La première question qu’on se pose est : comment le corps synthétique fonctionne ? Pas de chance, cette question ne trouvera pas de réponse (probablement parce que l'auteur n'en a aucune idée), si ce n’est, à la fin, « tout ceci n’était qu’une farce ! ». Au regard de la révolution mondiale que l’auteur nous décrit, personne, je dis bien - personne sur des milliards d’êtres humains - ne pose cette question qui est centrale pourtant, comme le démontrera la fin du récit. Et je ne parle même pas du voyage dans l’espace qui semble se décider en 2 minutes et qui aurait été l’occasion de dévoiler la supercherie.
Le manque de rigueur de Dugain est affligeant et enlève toute crédibilité à son catalogue de réflexions sur un monde qui le dépasse. Dommage, car de nombreuses vérités sont très justement évoquées au cours du roman (et pour cela il mérite 5/10). Il eut été plus adapté d’en faire un essai, mais un essai nécessite d’aller au bout de ses réflexions pas de rester en surface et se contenter d’aligner des projections « chocs » sur notre proche futur.