Lorsqu'on lui diagnostique un triple lymphome, en 2021, Jean-Philippe Bondel se retrouve projeté 40 ans en arrière, au moment du décès de sa mère et de son frère dans un accident de voiture, puis de son père, dans les mêmes circonstances. En 2021 comme dans les années 80, il affronte ce qu'il appelle "le cercle de feu."
Je suis souvent méfiante avec les récits de vie, particulièrement quand l'auteur raconte des événements tragiques. Or pour ce qui est du tragique, Jean-Philippe Blondel a reçu plus que sa part ! Mais loin de tout misérabilisme, son livre explique de quelle façon il a réussi à avancer coûte que coûte, à 21 comme à 56 ans.
Il se livre avec une simplicité touchante, fait part de ses petites manies de prof, de son attachement à sa salle de cours, la même depuis des années. Son esprit qui bat la campagne pendant son footing matinal, sa façon de se perdre dans l'observation de ses interlocuteurs au point d'en oublier ce qui l'entoure, (J'ai beaucoup aimé ce passage.) sa grande émotivité. Blondel n'ecrit pas un livre sur la mort ou sur la maladie, mais sur toutes les stratégies qu'il déploie au quotidien pour y faire face, et sur ce qu'il retire de ces événements. Les promenades avec les amis, proches ou moins proches, en sont un bel exemple.
Traversée du feu est un récit à la tonalité grave, mais pas triste. C'est un livre, qui laisse beaucoup de place à l'introspection, et dans lequel trouver du réconfort lorsqu'on est confronté à la maladie ou à un deuil.
Merci aux éditions de l'Iconoclaste pour l'envoi de ce titre, dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.