Intriguée depuis déjà plusieurs mois par ce roman, je l'ai finalement sorti de ma PAL pour ne le refermer qu'une fois la dernière page lue.
Que vous dire... C'est un roman atypique et dérangeant à la fois.
Faire parler une suicidée, déjà en soi, ce n'est pas rien et je m'attendais à quelque chose de plus larmoyant. Finalement la confession de la jeune Hannah est tour à tour drôle, accusatrice et terrible. On est véritablement pris par son récit.
La narration se fait à travers un autre personnage, Clay, dont c'est le tour d'écouter les bandes. Je me suis beaucoup attachée à ce personnage, même si j'ai parfois trouvé ses réactions un peu exagérées.
Asher nous dresse finalement le portrait d'une vie lycéenne sans pitié où les réputations se font et se défont en un clin d’œil, où les petites vexations ou humiliations sont quotidiennes sans que l'impact en soit vraiment visible.
Hannah qui souffre d'un mal-être profond nous le livre dans les détails, démontrant que rien n'est jamais sans conséquences et que celles-ci peuvent être bien plus graves aux yeux de l'autre.
L'ensemble reste malgré tout très subjectif, on sait les adolescents à fleur de peau et leur tendance à la dramatisation.
Et quelque part cette affirmation m'a manqué...
Si j'ai aimé globalement le roman, et sa théâtralisation au travers des cassettes, la mort d'Hannah qui n'était pas inéluctable prend un aspect romantique dangereux.
Clay est finalement le seul élément qui va à l'encontre de la démarche d'Hannah, je trouve que son geste est trop peu remis en cause.
Non pas que le roman fasse l'apologie du suicide loin de là, mais j'ai été mal à l'aise une fois le roman terminé de ne pas y avoir trouvé un message clair.
Au final je ne sais pas trop quoi penser de ce roman, à la fois j'ai pris plaisir à cette lecture et j'en ai aimé la forme, autant je reste sceptique et même un peu effrayée par ce traitement romantique du suicide adolescent.