3 histoires, 3 héros qui pourraient être la même personne : un homme en quête. Quête d'une personne, quête d'un sens, ou quête de la prochaine étape de sa vie. Ou les trois à la fois. Le tout au travers d'une simili-enquête de détective. Chaque histoire est indépendante, mais en soi, aucune n'est réellement dotée d'un scenario digne d'intérêt particulier. Le réel intérêt de l'oeuvre réside dans les personnages et les thèmes traités.
Auster fait preuve d'une réelle sensibilité dans son écriture. Les héros deviennent sublimes dans leurs chutes respectives, tant ils sont pathétiques, incapables de délier le vrai du faux, en proie à la folie. Ces détectives en herbe sont ballotés par des forces trop grandes pour eux : la perte d'identité, la solitude, le rejet par une métropole trop impersonnelle pour s'occuper de ses habitants... Autant de thèmes brillamment traités par Auster.
A noter que l'on peut se prendre, lorsque l'on entame le deuxième et surtout le troisième volet de la trilogie, à tracer des lignes entre les intrigues, faire des liens, voir des connexions plus ou moins clairement. Tout semble appartenir au même univers. Difficile de mettre un nom sur cet univers d'ailleurs : peut-être simplement "New-York" , personnage à part entière du roman.
Au final, ces 3 protagonistes sont sans doute le même personnage : l'auteur. Très introspective, la trilogie souffre de vouloir être un roman pour écrivain, parlant d'un écrivain, et sûrement principalement intéressante pour d'autres écrivains ou les critiques littéraires. J'ai trouvé le tout un peu trop auto-centré.
En conclusion, Auster développe sur moi une impression mi-figue mi-raisin : celle d'être un auteur hyper-sensible d'une part, mais également bien trop sec par ailleurs. Et chacun des trois romans que j'ai lus de lui (si l'on considère que cette trilogie n'en est qu'un) m'a laissé un sentiment similaire : celui d'avoir presque lu un chef d'oeuvre...