Critique en une seule phrase
Encore un bouquin sur lequel je suis partagé : autant j'ai adoré la profondeur des personnages, leurs caractères variés, leur remise en question au fil des pages, leurs relations avec leurs parents qui conditionne grandement les événements qui leur arriveront, l'importance attribuée à la famille pour les 3 rôles principaux... autant j'ai eu énormément de mal à accrocher au style d'écriture de Marie Ndiaye : c'est très bien rédigé certes, mais je reconnais avoir parfois souffert en passant 18 minutes pour achever une seule phrase ; car c'est là les problèmes que je soulève - 3 pour être précis - en premier lieu la longueur des phrases ralentit un rythme déjà particulièrement sédaté, notamment au sein de l'histoire de Rudy (personnage ô combien intéressant néanmoins de par sa psychologie fragile et une espèce de paranoïa ambiante) ; second élément m'ayant rendu réfractaire : les dialogues extrêmement limités au profit de longues réflexions intérieures (partageant en caractéristique le point précédent) ; enfin, j'ai eu du mal avec ce que j'appelle les échos - les répétitions qu'emploie Marie Ndiaye pour souligner une situation - échos que l'on peut retrouver plusieurs fois par paragraphe, voire dans la même phrase ; au final malgré l'intérêt de chaque histoire et la qualité évidente du travail sur chaque personnage, il m'a manqué le plaisir de la lecture au fil des pages de "Trois femmes puissantes", c'est dommage, ça me semble un élément important pour un livre, par conséquent, en signe de protestation, j'ai décidé de rédiger cette critique en une seule phrase - même si dans mon immense bonté j'accorde à l'auteure un style maîtrisant bien mieux la prose que le mien, néanmoins insuffisant à mon goût pour obtenir plus qu'un Goncourt 2009 et 5 étoiles sur Senscritique.