"(...)C'est que plus on est putain et plus on est vierge."

Plus que l'amour de l'érotisme et de la pornographie, j'ai un autre vice.
Ce vice est simple, malheur de notre temps, et il fait le malheur de mes lectures.
Ce vice a un nom bien entendu, il se nomme la glande. Ô c'est bien autre chose que la fainéantise, crois moi, car il ne s'agit plus alors de ne rien faire, mais de perdre un temps fou en glandouillant online. Rafraichir des pages, guetter la notification, lire un peu, procrastiner beaucoup, jusqu'à se garder des critiques à lire, et les liker par acquis de conscience, pour ne les lire que trois jours, voire plus, plus tard.
Internet est ce qui occupe le plus clair de mon temps à ne rien faire d'autre que de flâner.
Pendant ma semaine de vacances, loin de toute connexion wifi, sans même une once de trois g, j'ai lu. Parce que lire remplace efficacement cette art de la glande, on ne fait pas de grand effort, on est allongé, ça fait un peu mal à la nuque certes mais ce n'est point fatiguant.
Alors j'ai commencé à lire A song of ice and fire, mais en me rendant dans un lieu magique : la librairie Le Bleuet, j'ai vu en vitrine quelques livres signés Pierre Louÿs. J'ai parcouru ce lieu solennellement, des livres partout et sur plusieurs étages, je me suis perdu, je voulais dormir là. Des recueils d'haïku reliés de bien belle manière, des comics, des art books, et des livres partout, partout, partout. Cette oasis semblait encore plus irréelle parce qu'elle est situé à Banon. Banon où nous étions allé acheter quelques brindilles, des saucissons dont j'aurais pu te dire des merveilles si je n'avais pas préféré acheter deux livres de Louÿs.
Enfin j'ai lu, jusqu'à mon retour en terre connectée, et là plus rien, la glande avait repris ses droits, je ne lisais plus que quelques pages quand je lisais.
Alors ce soir, j'ai fini, un peu moins de deux mois plus tard, ce bouquin.


Tout ça pour finir par te dire que nous avons là un récit fort intéressant à plusieurs reprise, et surtout avec quelle maîtrise Pierre sait nous conter ses ébats sans jamais se montrer vulgaire.
Alors il y a bien de quelques points sur lesquels on pourra buter, comme l'âge des deux plus jeunes filles, pour ma part je bute plus sur l'âge de la benjamine que sur celui de la cadette. Cela dit mon passage préféré se trouve être un des plus long et prend place avec l'ainée de la sororie (bah fratrie me semble trop marqué, j'voulais un équivalent dans le cas où la fratrie ne compterait que des filles, il n'existe pas, mais je m'en fiche) et dans lequel je fus profondément touché par Charlotte, qu'on désespère de voir si triste, si marqué que pour la faire jouir de plus belle il nous faudrait la rabaisser, lui cracher à la gueule comme au cul, la traiter de trainée.
Cette tristesse est vivement contrebalancée par ses soeurs, dont la plus maligne est sans conteste la plus jeune, déjà sûre de son affaire, le bon mot, la bonne répartie.
Et je n'ose imaginer de nouveau les formes de la mère, au risque de devoir aller changer mes dessous...


xoxo.

Kenshin
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le 21 oct. 2013

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