Trois jours chez ma mère de François Weyergans
Si l'on devait relire toute la littérature à l'aveugle (sans voir le nom des auteurs), les hiérarchies seraient sans doute bien différentes que celles que l'on connaît. Ce roman est une bonne expression de ce principe et on se demande comment le jury Goncourt a bien pu lui attribuer son prix en 2005.
Trois jours chez ma mère, c'est François Weyergans qui raconte l'histoire de François Weyergraf, qui cherche à écrire un roman dont le personnage principal est François Graffenberg. le thème central n'est pas les trois jours qu'il projette de passer chez sa mère (il ne s'agit que d'un prétexte), mais la difficulté de l'écrivain à créer. A priori, l'idée est séduidante, et la structure en abîme du roman aurait pu donner quelque chose d'intéressant, mais Weyergans se perd lui-même dans des digressions sans fin dont on ne comprend pas bien ni le sens ni l'intérêt. L'évocation des innombrables et obsessionnelles scènes de sexe du narrateur avec femmes plus jeunes que lui sont plutôt pathétiques et lassantes. On n'y croit pas.
Pour être honnête, certains passages ne sont pas dénués d'humour et relancent par moment l'intérêt du récit. L'allusion aux projets de livres non aboutis de Weyergraf est très amusante. Entre un livre sur les volcans ou un autre sur ses "coucheries", il hésite en permanence et affiche un personnage d'écrivain velléitaire plutôt attachant.