Coup de cœur !
Ça faisait longtemps que je n'avais pas été embarquée dans un roman. Vous savez ces romans où les personnages vous intriguent, et mine de rien vous accrochent à eux, au point qu'on finit par ne jamais vouloir les lâcher.
Ces romans où il y a un suspens façon thriller psychologique étouffant, angoissant et déstabilisant.
Ces romans où surgissent des petites perles de beauté, quasiment dans le non-dit (car le personnage principal est un taiseux. Un purdur).
Voilà.
Trois milles chevaux vapeur, c'est à peu près le rythme de fou auquel j'ai avalé les pages de ce roman.
Résumé rapido presto pour vous donner une idée de la Bête.
Milieu XIXième.
Bowman est un costaud, un mec qui fait peur rien qu'en un regard. Il a vécu des trucs horribles (pendant la guerre anglo-birmane), son corps est couvert de cicatrices, son âme est pleine de failles. Le jour ça va, avec l'alcool, le boulot, et la drogue. La nuit, ce sont les cauchemars. Mais il tient Bowman. Il survit.
Survivre.
Un mot.
Retrouvé un jour au-dessus d'un cadavre qui a été torturé d'une façon horrible. D'une façon connue par Bowman - il a les mêmes cicatrices que le cadavre.
Il va poursuivre l'assassin. Fantôme du passé.
Chasse à l'homme à travers Londres, puis les États-Unis. Conquête de l'Ouest, Desperado, pionniers, et chercheurs d'or. Un coin du monde où la vie est rude, sèche, et dangereuse.
Un monde que Bowman traverse comme une ombre, qui fait froid dans le dos.
Pourtant il dégage une vraie tendresse, une terrible humanité, parce qu'au fur et à mesure de cette chasse à l'homme c'est aussi ses cauchemars qu'il poursuit, son âme qu'il reconstruit.
Un livre dense, qui joue à la perfection avec les codes du thriller, des États-Unis, de l'anti-héros rugueux.
Ça ferait un film fantastique !
(J'ai eu des images du No country for old men adapté par les frères Coen)