Les mondes d'Alastor,première partie : Des trillions de problèmes sur Trullion.

Trullion : Alastor 2262 est le premier livre du cycle d'Alastor,écrit par Jack Vance entre 1975 et 1978.Jack Vance est un auteur de science-fiction connu pour l'exotisme,que l'on pourrait aisément qualifier d'acéré,de ses œuvres. Il est aussi un ponte de la fantasy avec son oeuvre de La terre mourante et bien d'autres.
Le cycle d'Alastor se déroule dans un amas stellaire de vingt années lumières. Là bas,y vivent une multitude de mondes singuliers , tous sous l'ordre d'une entité politique interstellaire elle même dirigé par le Connatic , une sorte de juge fantomatique qui erre parfois entres les trois milles mondes que composent son hégémonie afin de faire régner son idée de la justice personnellement.
Sur Trullion (aussi connu sous le nom d'Alastor 2262) , sorte de planète que l'on comprend comme marécageuse, la vie n'est qu'une succession de fêtes et de jeux.C'est ainsi du moins que Glinnes l'a laissé lorsqu'il est partis dans les cieux,servir sous les drapeaux de l'armée impériale.Mais en rentrant,tout en constatant la mort de son père et de son frère Shiva , il se rend vite à l'évidence que même si Trullion semble en apparence la même , des choses ont profondément changé.Entre les sortes de bohémien misogyne qui se sont installé sur les terres de sa famille,la radicalisation de son autre frère et de sa mère dans une secte progressiste et la perte du manoir d'Ambal au profit d'un mystérieux personnage qui lui demande une somme astronomique d'argent pour la récupérer,Glinnes aura fort affaire,à commencer par jouer son futur sur sa planète natale à la hussarde,un sport violent
qu'il avait abandonné quelques années plus tôt...
Jack Vance et son Sjambak m'avaient attiédit et je n'attendais pour autant dire rien de son cycle d’Alastor. Pourtant,force est d'admettre que cette première partie-indépendante,apparemment,des deux autres qui suivent-est réussit sur une majorité de points,bien que raté sur d'autres.
Ce qui coince vraiment,c'est la narration.On sent qu'il y a derrière la volonté de mettre en place un scénario critique envers le communautarisme et la violence,à la fois pécuniaire et symbolique,du sport mais tout ceci est emmené dans une intrigue peut être un peu trop lourde pour un monde qui l'est déjà.
Ce monde,en revanche,est une réussite.Ce qui faisait peut-être les défauts de la nouvelle Sjambak par exemple (pour rappel,la fameuse planète musulmane où Vance se perdait à mon gout dans des descriptions des mœurs et des lieux beaucoup trop superflus pour une intrigue déjà bien louche),font ainsi les points forts de Trullion. On ressent,au fil des pages,les relents de ces bayous et la fureur de ces stades de hussardes pleins à chaque rencontres.Mais plus encore, on comprend ce monde et les communautés qui y vivent ; tout est cohérent , comme le serait le monde la Terre du milieu ou une certaine lointaine,très lointaine galaxie. Trullion fourmille de vie et c'est ça qui fait tout le sel de cette première partie du cycle.
Meme si la suite apparaît comme bien plus austère , j’espère qu'elle ne me décevra pas.Dans tout les cas,Trullion est un bon moyen de faire la paix avec Jack Vance si vous aussi vous vous êtes senti trahit devant l'une de ses incompréhensible oeuvre de planet ou de space-opera.
Bien à vous,chers lecteurs de science-fiction avertis.