La magie Amélie, ça n'existe pas.
Tuer le père, c'est un peu l'apogée de la décadence évidente et irrémédiable de Nothomb. Vous me suivez ? On voit dans ce livre toutes les limites et toutes les faiblesses de l'écrivaine qui se caricature elle-même, allant jusqu'à reprendre ses thèmes chéris... sans histoire. Ou plutôt sans envie, avec paresse et ennui.
Deux magiciens, un jeune, un père (tuer le père, vous suivez toujours ?), les Etats-Unis et un suspense à la Stephen King (même meilleur, en fait). Est-ce qu'il dépassera son maître ? Est-ce que le jeune apprenti sorcier, arrogant et ambitieux, prendra la place de son précepteur ? Vers quelle fin tragique se dirige-t-on ? Est-ce que ce livre se finira par un meurtre alors qu'on le sait tous les livres de Nothomb ne se finissent jamais par un meurtre évidemment... Tant de questions dont on se fout...
Il n'y a rien dans ce livre de vingt pages (plus le temps passe et plus Nothomb se fout de la gueule du monde). Après l'avoir fini d'une traite, on se pose une question existentielle : quel est le projet ? C'est une perte de temps et c'est bien dommage quand, pris de nostalgie, on regarde dans le rétroviseur et on observe "Acide sulfurique", "Stupeur et tremblements", "Hygiène de l'assassin" et autres, avec une mélancolie certaine. Ses obsessions pour les fins tragiques, la fascination morbide, l'envie, la jalousie, le dégoût sont intéressantes quand elles son bien mises en scène. Ici, c'est lambda et raté.