Tuer Napoléon III par Gwen21
Voilà un bien étrange phénomène : je ne peux réellement dire "du mal" de ce roman mais je ne peux pas non plus en faire un éloge dithyrambique...
Je ne sais pas ce qui m'a manqué - peu de chose, assurément - pour pleinement apprécier cette lecture. Si j'essaie d'analyser avec objectivité mon ressenti, je pense pouvoir incriminer l'écriture de Jean-Baptiste Evette que je n'ai pas trouvé "attachante", dans le sens où bien que côté narration l'action soit quasiment ininterrompue, je ne me suis jamais sentie proche des protagonistes ou véritablement impliquée dans le récit. Le style est agréable mais s'alourdit parfois de détails qui n'apportent pas grand-chose à l'action et semblent être uniquement là pour témoigner de l’érudition de l'auteur.
Nous sommes en décembre 1851 et le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte est imminent. Le lecteur est ainsi invité à suivre les événements en plongeant au cœur de la problématique sociale et politique en même temps qu'Etienne Sombre, le personnage principal, typographe d'imprimerie et républicain convaincu. De Paris à Alger, le récit est une reconstitution minutieuse, quasi documentaire, de ce contexte très particulier que constitue un changement de régime.
Sujet passionnant donc mais c'est justement cette minutie documentaire qui a quelque peu gâté mon plaisir car suivre les événements impose un rythme assez rapide et le sentiment de ne pas entrer dans l'intimité des personnages. J'ai eu l'impression de regarder un très bon documentaire sur Arte, mais j'attendais davantage de romanesque.
Je suis de ce fait convaincue que ce roman plaira davantage aux lecteurs d'essais politiques et historiques. Enfin, il n'a pas été inintéressant de découvrir le microcosme de l'imprimerie, activité (ou "art"?) qui se situe à la charnière de l'artisanat et de l'industrie.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2014