C'est plus ma première lecture que les suivantes qui m'a chamboulé, mais ça m'a suffit pour me retourner le cerveau pour un long moment.
J'ai vu le monde devenir poussière à travers les yeux de Joe Chip, cauchemar éternel, duquel je croyais avoir les clés un moment, et la page d'après, ces mêmes clés rouillaient et s'effritaient entre mes doigts.
Jusqu'au retournement de situation final, quand les choses s'imbriquent entre elles pour former enfin un schéma complet, rassurant, le doute subsistait encore. Je me posais toujours la question : "Est-ce la vérité que j'ai devant les yeux, ou bien est-ce que l'illusion de la réalité ?". Le fait étant que l'illusion de vérité laissé par Dick étant suffisant, si on veut, pour finir son histoire.
Long retour en arrière, d'un voyage sur la lune ( fictif pour nous autres lecteurs ) jusqu'à un irréel passé ( qui semble plus logique pour nous que tout le reste ), cet ubiquité du temps et de l'espace pourrait perdre le lecteur dans la trame, mais pourtant la progression est logique, calculée, monétaire. On suit les indices dispersés sur les murs, les pièces de monnaie, les paquets d'allumettes. On tente de s'accrocher à la réalité.
La réalité est là où on veut qu'elle soit, au final, voilà ce que j'en retire. La réalité est omniprésente, ou bien, on peut le dire, Ubik.
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