J'avoue tout : en lisant les 20 premières pages, c'était tellement bizarre que je me suis dit :"m'enfin, c'est quoi ce livre si bien noté sur Babelio, avec des avis dithyrambiques ?" (semble-t-il, je ne les ai pas lus avant, vous pensez bien, tout comme je n'ai même pas lu le 4ème de couverture).
Et pourtant, j'aime Dick, hein, de base... C'est pas pour rien que j'ai fait un club auteur dédié sur notre forum des trolls.
Mais là, le début est tellement étrange (voire barré) que j'en suis restée un peu médusée. (sans parler des "encarts Ubik" à chaque début de chapitre).
Notre héros malgré lui (comme souvent avec Dick), Joe Chip (Cheap, héhé, qui n'a jamais un cent sur lui dans un monde où même votre porte vous demande de payer pour sortir (et entrer) de chez vous !), est embarqué dans une histoire à dormir debout, alors que sa vie, est déjà, de mon point de vue, un cauchemar permanent.
Pour la lectrice que je suis, me voilà entraînée à sa suite dans un monde ultra-capitaliste horrible. On ne sait pas trop d'ailleurs à qui profite cet ultra-capitalisme, on ne peut qu'imaginer. Car Dick ne s'embarrasse pas de fioritures, ni de descriptions laborieuses. On est balancé à coups de pieds au c** dans ce monde affreux, et accroche-toi poulette !
Passées ces 40 pages de prise de contact avec un monde difficile, me voilà happée dans le tourbillon des événements opposant Runciter, le patron de Joe, à Hollis, son ennemi juré. Pouvoirs psioniques (pour Hollis) et contre-pouvoirs "nullifiants"(pour Runciter), et que le meilleur gagne.
Et c'est à partir du voyage sur la Lune, que tout s'accélère... Et qu'on s'enfonce dans une folie de plus en plus dense, opaque, on n'y comprend strictement rien... C'est assez délirant, complètement addictif, et je suis pas arrivée à m'en sortir avant d'avoir tourné la dernière page.
Qui, entre nous soit dit, ne m'a pour une fois pas déçue ! Ce bouquin c'est juste... Halluciné et hallucinant ! On en ressort tout désorienté.
Et je vous parie que dans 50 ans, il aura pas pris une ride. Voire il sera totalement d'actualité...
Dans ma déjà longue vie de lectrice de SFFF, il y avait un "avant Ubik", et il y aura un "après Ubik"...
Normal, Ubik est partout !
Et Ubik est tournegiboulifiant !