J.C Oates est une auteure prolixe, avec une œuvre abondante et ceux qui l’apprécient retrouveront ici, dans cette nouvelle d’un peu plus de 100 pages, son style et quelques-uns des thèmes qui lui sont familiers.
C’est bien écrit, vif, fluide et prenant, une narration impeccable, énergique et que j’apprécie assez.
« Un amour Noir » nous projette dans l’Amérique rurale et austère du début du XXeme siècle où le protestantisme est omniprésent et Oates nous dresse le portrait d’une femme, passionnée, atypique, à l’état d’esprit presque marginal et surtout libre, qui mariée avec un homme qu’elle respecte mais n’aime pas, va s’éprendre d’un noir, mystérieux et dont on ne saura pas grand-chose. Un amour passionné mais surtout un amour impossible.
L’Amérique puritaine de 1912 ne peux évidemment pas accepter une telle provocation.
Une passion féminine – passion sans issue possible – dans un pays raciste (ça n’a pas beaucoup changé !!) et un terrible destin de femme, tragique, qui nous est raconté, car Calla l’héroïne, trop en avance sur son époque est une femme maudite par le destin (et par la société).
C’est agréable, ça se lit bien (et vite) sans être toutefois extraordinaire, on aurait aimé que l’auteure s’attarde sur certains points, approfondisse certains thèmes.
Il en faudrait un peu plus au niveau de l’histoire pour en faire un grand livre ; il manque ce petit plus qui transcende une nouvelle (comme sait le faire Stefan Zweig notamment).
Néanmoins un beau portrait de femme, une histoire touchante sur fond de racisme et d’intolérance.
6,5/10