Paul reçoit une lettre de son frère jumeau, Odd. Celui-ci lui annonce sa décision de disparaitre et lui demande en post-scriptum s'il peut passer chez lui vérifier que le robinet du lavabo a bien été purgé. Bien que la lettre soit énigmatique, elle n'en est pas moins inquiétude et Paul file donc vers la demeure vide. Arrivé sur les lieux, il est assailli par les souvenirs et par les doutes. Que s'est-il passé pour que la famille devienne ce qu'elle est?
En cent pages, Véronique Bizot nous entraine dans une sorte de road-trip où sont livrés pèle-mêle portraits familiaux, anecdotes mais aussi solitude et espoir.
J'ai aimé l'écriture de Véronique Bizot, pleine de fantaisie car faite de contrastes, d'images... Certes, le récit est court mais il n'empêche qu'on prend ces cent pages avec plaisir. C'est avec un égal plaisir qu'on découvre la famille : le rigide Harald, Adina et Dorthéa (les récentes sœurs mariées), Margrete (envoyée en asile). Odd parait déjà très isolé car loin de tous et c'est Paul qui fait le lien, tentant toujours de le ramener vers le cocon familial. Bien sûr, les personnalités ne sont pas aussi fouillées qu'elles pourraient l'être mais, pour ce roman, la mission est pour moi accomplie : j'ai suivi la déambulation du narrateur avec ce pincement au coeur, ne sachant le dénouement, et une pointe de joyeuse impatience.
Il a d'ailleurs obtenu le prix du style 2011 !