Beigbeder a pris un sacré coup de bambou. Il traverse une phase "soft", apaisé par l'âge, la vie de famille, la nostalgie. Ecrit confiné, ce livre a une toute autre saveur que les autres textes que j'ai pu lire de lui. Sa forme déjà, faite majoritairement de phrases entrecoupées par des blancs typographiques, semble lui offrir la chance d'une approche nouvelle, cohérente avec sa propension à l'aphorisme-punchline.
Mais c'est indéniablement la réflexion sur le temps qui passe (tel l'océan s'apprêtant à ensevelir la maison de son ami du Cap Ferret) qui m'a saisi. Malgré toute la bonne volonté du monde, il sait que certaines choses sont irréversibles. Son ami Bruno lui aussi combat sans véritable espoir de victoire une nature révoltée. Ce parallèle fécond redore à mes yeux le blason d'un Beigbeder légèrement "autre", plus enclin à tomber le masque (mais pas la plume).