« Un barrage contre l'Atlantique » déplairat autant qu'il plairat aux détracteurs et aux admirateurs de Beigbeder.
L'auteur se raconte une nouvelle fois avec une certaine complaisance, évoquant une enfance matériellement privilégiée mais écartelée entre deux parents divorcés.
On retrouve les thèmes habituels de ses romans : ses complexes notamment physiques, sa timidité, son exubérance, son goût de la séduction compulsive et des femmes plus jeunes pour lutter contre un vieillissement inéluctable.
Plus intéressant est en revanche le parallèle entre la liberté des années 70/80 et le retour à un certain moralisme aujourd'hui entre les « tribunaux » des réseaux sociaux et les lois liberticides de la Covid-19.
Beigbeder regrette donc sa jeunesse et ses années sans téléphone portable et Internet, le goût de l'attente, nourrissant les espoirs les plus fous...
Mais c'est véritablement la dernière partie du roman qui se montre la plus réussie : le style s'envole à l'évocation d'un père rongé par la maladie de Parkinson, au désir de rassembler sa famille et de vivre soudés les uns avec les autres pour se protéger d'une nature devenue hostile, telle cette métaphore du « barrage contre l'Atlantique » du bassin d'Arcachon...
Rien que pour cela donc ce livre mérite une mention plus qu'honorable !
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