La lecture de Un bref moment d’héroïsme me fut pénible à bien des égards. Au premier chef des lacunes m’ayant inspiré cette lassitude se trouve l’absence de négation : l’auteur a systématiquement omis le « ne » dans les formules du genre « il ne fallait pas » ou « je ne sais pas » – je ne comprends pas comment l’éditeur a pu laisser passer cette aberration qui m’a fait saigner les yeux d’un bout à l’autre du roman ! Si cette élision est courante et ne pose pas de problème à l’oral, il est loin d’en être de même à l’écrit où cela s’apparente tout simplement à un grave manquement aux règles qui régissent notre si belle langue.
J’ai également eu beaucoup de mal avec la ponctuation et les phrases de l’auteur. Ces dernières auraient souvent mérité d’être scindées, si ce n’est par des points, au moins par des points-virgules ; rédiger des phrases de plusieurs lignes ne comportant que des virgules et changeant parfois de sujet en cours de route, cela ne fait guère crédible (n'est pas Proust qui veut).. Et pardon si je suis sévère, mais ces deux points font que pour moi ce roman ne mérite pas de se retrouver sur les étals des librairies.
Ajoutez à cela une histoire insipide où il ne se passe pas grand-chose (à tel point que je renonce à essayer de vous la résumer) et vous obtenez un roman laborieux que j’aurais abandonné en cours de route si je ne mettais pas un point d’honneur à terminer chaque livre entamé.
Un point positif à signaler tout de même : j’ai apprécié l’exercice de style de l’auteur consistant à mettre en parallèle les « inventeurs » de notions universelles et d’en tirer des maximes spirituelles. Un exemple parmi toutes celles qui émaillent le récit :
« Le mec qui a inventé la jeunesse et le mec qui a inventé la mort, on n’aurait jamais dû les présenter. »