Un drame au bord de la mer par BibliOrnitho
Au Croisic, avant que ce charmant petit village du sud Bretagne ne devienne une villégiature bourgeoise, sise tout au bout d’une presqu’île encerclant les marais salants de Guérande.
Le narrateur – Louis – s’y promène en agréable compagnie. Avec Pauline qu’il tient par la main, il se prend de pitié pour un pêcheur côtier enguenillé auquel il achète la pêche – un homard et une araignée – à un prix volontairement exorbitant. L’autochtone n’est évidemment point dupe de cette aumône princière à peine déguisée et loin de s’en offusquer, saisit cette manne providentielle qui lui permettra de souffler un peu.
Puis, à leur demande, l’homme accepte de servir du guide au couple qui souhaite se rendre à pied jusqu’au village de Batz (à travers le marais littoral ; j’imagine que le beau sentier qui longe aujourd’hui la côte ne devait pas exister en 1835). C’est l’occasion pour le groupe de croiser la route de Cambremer, un homme qui vit reclus dans une anfractuosité de rocher. Tel un anachorète, il n’a plus prononcé un mot depuis des lustres et lors de leurs déplacements, les gens du coin ont soin d’éviter la retraire du bonhomme en contournant l’endroit.
Le pêcheur, reconnaissant, accepte de raconter le drame qui a jeté ainsi l’homme à la côte, tel un naufragé de la terre enfermé au-dehors !
Une courte nouvelle grâce à laquelle j’ai échappé l’espace d’un instant à la froide grisaille hivernale : l’action se déroule en été, il fait chaud, le sel et la vase emplissent l’air d’iode, les salicornes sont partout. Et la mer omniprésente.
Un bon bol d’air !