J'ai toujours eu un coin de coeur pour cette nouvelle, qui me démontre ( s'il en était besoin) que les mentalités collectives - et individuelles- sont ineffaçables, que l'Esprit survit dans la mémoire des êtres, qu'il soient seuls ou une familet et un groupe......
Nous sommes liés par le mental à ceux qui nous précèdent, de façon ténue, humble mais irréfragable;
Ainsi, cette nouvelle plonge le lecteur dans la nuit de la chute de la Monarchie, et nul besoin d'être royaliste pour comprendre......Le peuple, les humbles avaient depuis toujours un homme pour les diriger, et peu importe que ce soit "un Roi" ; ce qui comptait était qu'il était investi de sa mission, avait un caractère de Père collectif juste et empreint de compassion et voué au bien de son peuple;
L'assassiner a été la seule façon possible pour la République à sa naissance d'en finir avec le régime monarchique;
Est-ce un bien ? est-ce une erreur ? il est difficile de répondre et chacun jugera;
Mais Balzac ressuscite dans ces lignes, les ténèbres sacrées où un peuple décide de tuer son "père" symbolique;
Le climat de la nouvelle est lourd, lent, plongé dans l'angoisse; la saison hivernale accentue cet hiver de l'âme;
Un très grand texte;