Amanda, dite "Nandi" est une jeune australienne aux origines grecques et irlandaises, mais ce sont les premières qui l'intéressent particulièrement. Avide d'histoires, de légendes et du grec ancien, tout ce qu'elle peut apprendre du pays de son père, elle l'apprend. Il faut dire également que la Grèce est toujours le pays de sa grande-tante Elena, dite "Ellie", qui habite l'île d'Ithaque. Sa grande-tante venait ponctuellement la voir en Australie, mais avec l'âge et les coûts des voyages en avion, voyager en Australie finit par devenir trop compliqué pour la dame. Nandi décide alors de récolter les sous requis pour partir en Ithaque rejoindre sa tante. Lorsqu'elle y parvient, on lui explique que sa tante est partie on ne sait où et qu'il faut l'attendre. Entretemps, Nandi fait la rencontre de son Dieu grec favoris, Protée, fils de Poséidon, sous la forme d'un poisson volant. Jours après jours, Protée lui fait le récit de la vie hors-norme de sa tante, qui a été , et demeure, une héroïne des temps modernes.


Récit léger entre passé et présent, "Un été à Ithaque" est une ode à la Grèce, au courage d'une femme et à la richesse de l'héritage culturel. C'est un roman au rythme tranquille, qui a beaucoup de contenu culturel grec, que ce soit sur les paysages, les récits d'Homer et les références du panthéon grecque.


*Attention - divulgâche"
Nous apprenons par le biais de Protée une toute petite part de la seconde Guerre mondiale du côté de la Grèce, mais de manière survolée. Ce qui semble surtout ressortir fut le nombre successif d'invasions qu'a connu Ithaque et le pays, d'abord par les Italiens, puis les Allemands. le tout se solde par un séisme important, qui a tout détruit sur l'île - sauf la maison d'Éllie. Dire que le roman est "historique" serait surtaxé, mais il y en a une présence. Ce qui est en revanche intéressant fut la manière d'Éllie de prendre soin des autres, une autre façon de contribuer à la paix, dirait-on. Elle a , en outre, nager six kilomètres entre deux îles, pour aller chercher un médecin pour son amoureux blessé.


Personnellement, j'ai toujours autant de mal avec le style de Morpurgo. La psychologie manque de relief, le drame manque de support. C'est très plat comme écriture, et je ne ressens donc pas grand chose quand je lis ses romans. Beaucoup de va-et-vient, de paysages et de réflexions. le personnage de Protée était très plat également, autant dans sa personnalité que dans son dialogue. Nandi donne l'impression de faire une certaine fixation sur la Grèce, ce qui est un peu triste pour l'héritage de son pays d'accueil et celui de sa mère Irlandaise, je trouve. Mais bon, elle a le droit.


Il y avait beaucoup d'insistance sur le terme "héroïne" bien avant d'entendre l'histoire d'Éllie. du coup, quand je l'ai apprise, ça m'a semblé en effet digne de mention, mais pas "héroïque". Peut-être suis-je peu impressionnable , après avoir lu et vu tant d'histoires sur la seconde guerre mondiale qui étaient bien plus héroïque qu'un six kilomètre à la nage. Aussi, quand Ellie arrive à la fin avec les deux soeurs syrienne, ça m'a semblé un peu sortie de nul part, comme pour ajouter au profil "Héroïque" de la dame. Ça m'a une fois encore semblé plat. Peut-être était-ce trop? Ç'aurait pu être une autre histoire, je pense que ç'aurait été plus intéressant et ça aurait donné une chance de donner des détails.


J'ai donc achevé ce roman sans vraiment lui trouvé de charme. Pertinent, oui, mais pas mémorable. Je me demande également, à titre de libraire jeunesse, qui cela va intéresser dans le lectorat jeunesse? le volet "divinité grecque" est trop peu présent pour rejoindre les amateurs/amatrices de la mythologie grecque, et le récit trop peu addictif en général pour le lectorat intermédiaire. Je ne sais pas encore qui cela va interpeller. Mes jeunes "globe-trotters", peut-être bien, ceux/celles qui aiment les récits sur des pays. Pour être franche, je lui trouve un style plus pour les adultes murs, les amateurs de récit intergénérationnel et de voyage léger que pour la jeunesse à proprement parler. Ce qui peut être une très belle opportunité de faire valoir la littérature jeunesse au lectorat des ainés, d'ailleurs! Idée à creuser.


Pour un lectorat à partir du troisième cycle primaire, 10-12 ans.

Shaynning

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