Duel au sommet
Attention, chef-d’œuvre. Duel au sommet, beuveries épiques, paysages pittoresques et sauvages, chassé-croisé amoureux, désillusions de jeunesse, cavalcade dans les steppes, cœurs déchirés entre...
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le 9 févr. 2018
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S’il m’avait été donné l’opportunité de faire un travail de recherche en littérature, ma passion pour la russe m’aurait menée vers ces héros romantiques du XIXe.
Je suis l’amoureuse invétérée de ces âmes estropiées, de ces « cœurs en hiver » qui ratent le bonheur comme on loupe un bus.
Tous ces Eugène Oneguine, ces Petchorine et autres Tchatski blessent par leur recherche de plaisir égoïste ou détruisent par l’indifférence de leur cœur.
Pourtant, ce qu’il fait d’eux ces êtres si fascinants, est cette étincelle qui demeure et jailli quelque fois, pour un amour dont ils ne comprennent que trop tard la profondeur.
Le héros de notre temps le dit ainsi : « une moitié de mon âme n’existait plus, elle s’était desséchée, évaporée, elle était morte ; je la coupai et la jetai. Alors, comme l’autre moitié remuait et vivait au service de tous, personne ne s’aperçut de rien, puisque personne ne connaissait l’existence de la moitié perdue ; mais à présent vous avez ranimé en moi son souvenir et je vous ai lu l’épitaphe. »
Le héros de Lermontov est un peu l'enfant de Musset ; désabusé, sans espoir, sans gloire, aimé, égoïste, destructeur. Il échoue la vie. Mais il le fait avec plus de grâce et de complexité.
Et moi peut-être, j'aime ces héros comme Tatiana aimait Eugène. Je suis l'éternelle Vera : « Qui t’a aimé une fois ne peut regarder sans quelque mépris les autres hommes, non que tu sois meilleur qu’eux, oh non ! Mais dans ta nature il y a quelque chose de particulier, qui n’appartient qu’à toi, quelque chose de fier et de mystérieux ; dans ta voix, quoi que tu dises, il y a une puissance invincible ; personne ne sait vouloir avec autant de constance être aimé ; chez personne le mal n’est aussi attirant ; personne n’a un regard qui promette autant de bonheur ».
Créée
le 6 févr. 2021
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