J’ai découvert Charles Beaumont grâce à la série culte, La Quatrième Dimension, où il a écrit plusieurs scripts d’après une de ses nouvelles, que lui ou un autre à adapté, ou des scénarios originaux. Quand j’ai appris qu’il était également écrivain, j’ai vérifié si ses livres étaient traduits et disponibles en France, à mon grand désarroi certains n’étaient pas traduits et deux jamais réédités… C’est en voyant un intrus être réédité, que j’ai foncé sur l’occasion pour découvrir le Beaumont écrivain. Verdict ?
Un intrus est un excellent roman qui se passe durant la ségrégation raciale des années 60, il aborde le populisme, la manipulation des masses, l’intégration, le racisme et les préjugés. C’est un récit très glaçant et rempli de noirceurs.
Avec ses discours, Adam Cramer va faire imploser la haine de la population et les manipulés. Cramer est un être intelligent, qui cache un lourd secret qui risque de faire basculer la situation. Ayant fait de grandes études, ses discours sont très réfléchies et traites de beaucoups de sujets économiques et sociaux. Et il manipule les gens avec des phrases comme : Si un noir intègre l’école, il risque de violer les jeunes filles. J’ai adoré détester ce personnage et j’ai bien aimé la personnalité des jeunes noires.
La plume de Beaumont est remarquable, on entre très facilement dans l’histoire grâce aux descriptions courtes et efficace, les dialogues sont bien écrits, les gestes et les regards ont leur importance. L’auteur développe avec brio ses thématiques. Côté traduction, Belfond aurait dû la réviser : certains mots ne sont pas traduits comme : Hi ou Hello, alors que c’est simple à traduire. + quelques phrases qui sont mal formulés et donc difficile à comprendre.
Malgré cette traduction, ce livre est un petit chef-d’oeuvre que je vous recommande ! Maintenant, j’espère que d’autres éditeurs vont rééditer et traduire l’oeuvre de Beaumont, j’aimerais beaucoup lire ses nouvelles de science-fiction.
Je ferais également une critique de l’adaptation cinématographique réalisée par Roger Corman, qui préface le livre, le scénario est adapté par Beaumont lui-même et il joue le principal de l’école.