Critique de « Un jour je m’en irai sans avoir tout dit », de Jean d’ORMESSON (Ed. Pocket, 2014) : De
« Un jour je m’en irai sans avoir tout dit », de Jean d’ORMESSON (Ed. Pocket, 2014) nous rappelle que des lieux communs contradictoires ré-articulés sont, plus que probablement des vérités. « Quand tout passe » et « Rien ne bouge », un amour perdu et retrouvé « change tout » !
265 pages organisées en 26 chapitres où il est question de ‘Narcisse’ vivant sa vie dans un milieu où il ne fait jamais ni froid, ni trop chaud ; où on mange plus que bien sans jamais devoir se préoccuper ni de l’argent, ni de ce que sera demain. Une vie entière « au plaisir de Dieu »
Puis le récit d’un temps passé où ‘Narcisse’ ayant beaucoup mais mal aimé Marie durant son adolescence la voit l’abandonner parce qu’elle en a choisi un autre.
Et le corps de la première partie où ‘Narcisse’ se morfond de cet abandon et perd tout goût de vivre si ce n’est celui de développer sa capacité à ne rien faire … et donc à lire, à tout lire !
Enfin le jour où ‘Narcisse’ retrouve son amour perdu, ce qui change tout et où il se met enfin à écrire…
À l’aide d’une multitude de références littéraires (comme s’il devait nous prouver sa culture), ‘Narcisse’ retrace l’évolution du monde, celle de la littérature et son passage à l’acte, l’écriture. Avec beaucoup de cabotinage, il s’interroge sur sa capacité à produire, si non un chef d’œuvre, au moins un bon livre…
Et, tout au long de cette seconde partie où il est question du beau, du juste, du soleil à préférer à la pluie, du choix du bonheur plutôt que de la tristesse, de l’envie d’être plutôt que celle de ne pas exister… ‘Narcisse’ nous rappelle que le moteur de toute bonne chose est l’amour et qu’il nous faut savoir le regarder, l’apprivoiser et faire nôtre cette envie de le ressentir.
Enfin, où il est question du combat entre la Science et Dieu et où ‘Narcisse’ sans trop pouvoir croire serait plutôt tenté de laisser sa chance à Dieu…
Mais là, ‘Narcisse d’Ormesson’… (Oups, je me trompe depuis le début … ce n’est pas ‘Narcisse’, c’est Jean !!!! Désolé !!!!) Car, bien entendu, c’est de lui-même que l’auteur parle et il est sûr qu’il aime ça. Il s’aime beaucoup, beaucoup, beaucoup… beaucoup trop, peut-être!
À lire ? Peut-être, probablement… Mais si les 265 pages ne laissaient pas la place aussi belle à cette avalanche de références littéraires qui, sans doute, feront un jour la joie d’un universitaire assez en mal de thèse pour pouvoir s’attaquer au nombrilisme d’Ormessonnien…, je suis sûr que le coût de l’édition du réel contenu de ce livre (il en vaut la peine, lui!) ne reviendrait pas au 8,50€ qui est le prix consenti pour cette édition Pocket !