Parce que j’avais vu le film Un long dimanche de fiançailles, j’étais réticente à lire le livre. J’avais tort, le roman vaut aussi par une merveilleuse écriture et des personnages hauts en couleur, parfaitement dépeints.
Manech, dix-neuf ans, n’en peut plus de cette guerre au fond des tranchées. Il allume alors une cigarette et lève le bras, un tir venu d’en face lui arrache la main. L’armée n’est pas dupe et le condamne à mort. Mais, cruauté supplémentaire, au lieu d’être fusillé, il est jeté avec quatre autres camarades, mains liées dans le dos, dans le no man’s land entre les deux tranchées.
Quand Mathilde apprend le décès de son fiancé, officiellement mort à l’ennemi, elle n’a de cesse de comprendre.
L’intrigue est complexe, des objets se promènent, des bottes allemandes, un gant rouge. Difficile de s’y retrouver entre les témoignages des uns et des autres, mais Mathilde lit et relit ses notes, les lettres qu’elle a reçues et comprend. Le puzzle se reconstitue à la fin, ouf ! Et de toute façon, ça ne m’a pas empêchée de tourner les pages avec avidité.
Le suspense concerne la recherche de Mathilde et la narration façon puzzle tient l’émotion à distance.
Les personnages sont tellement nombreux qu’il m’est arrivé de ne plus savoir qui était qui ; pas pour les personnages principaux, bien sûr, mais pour les témoins (qui n’avaient vu qu’une partie du drame) ou pour la famille des témoins (qui ne savait que par ouïe dire).