Critique de Shaynning
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Incontournable Juillet 2023
Ce livre a déjà été édité sous un format d'album, en 2010, par la maison Mijade, mais cette fois, il revient sous la forme d'un roman débutant, dans la collection Passerelle, que j'affectionne. C'est une sympathique bande de romans avec les belles illustrations que l'on retrouve usuellement dans les albums - Logique, ils en étaient! - et propose des histoires bien souvent pertinentes et amusantes.
Avec "Un lutin à l'école", on s'invite dans la classe d'une jeune narratrice où cette année, ils vont avoir un lutin dans leur classe. Pim est haut comme trois pommes, doit tirer son sac à ados sur une roulette, écrire debout en employant les deux mains et a besoin de deux petites échelles pour escalader son pupitre. Pim est différent, atypique et il détonne de par son physique. Quand leur professeur demande aux enfants de lui faire un bon accueil, dans les faits, il n'en est rien. Au contraire, on chuchote sur son compte, on le trouve bizarre et on se moque de lui. Les paroles passent ensuite aux actes, mesquins et parfaitement gratuits. Cela choque la narratrice, mais au début, elle ne dit rien. Au troisième jour, quand deux de ses camarades tentent de plonger Pim dans le bocal à poissons rouges, elle se fâche cette fois. Dès lors, ils deviennent amis et Pim lui fait découvrir son monde. En bon habitant minuscule des forêts, il vit avec ses parents et sa fratrie dans un champignon, comme les autres petits habitants. Elle participe aux festivités du village et voit le monde sous un angle nouveau. Quand elle songe à ce que ratent ses camarades, elle se dit qu'ils seraient bien jaloux. Un jour, la professeur leur annonce qu'il vont accueillir un autre nouvel étudiant, d'origine extra-terrestre. Alors que certains enfants se montrent agacés - "Y en a marre de tous ces étrangers qui viennent chez nous!"- la narratrice et Pim ont hâte. "Il a surement des milliers de choses merveilleuses à nous apprendre!"
J'aime bien cette façon détourné de parler des "étrangers" ou simplement des nouveaux élèves qui peuvent détonner. L'histoire est à mon sens assez limpide quand à son message de tolérance et d'ouverture d'esprit. On ne gagne pas simplement à apprendre tout un tas de choses nouvelles avec des gens issu des minorités ou de pays étrangers, on gagne à cultiver sa curiosité et ses compétences sociales.
On voit assez clairement que les camarades ont ce qu'on appelle des "préjugés", qui ne tiennent d'ailleurs sur rien de solide. Ce qu'ils voient surtout, c'est que Pim fait les choses autrement et ne leur ressemble pas physiquement. Au contraire, la narratrice trouve que leurs jugements sont erronés, puisqu'elle trouve Pim sympathique. Il faut dire que ce qui était au départ un rejet se transforme en intimidation. C'est là le bon vieux cycle de la haine: l'incompréhension devient méfiance, la méfiance se mute en peur et la peur devient violence.
J'aime beaucoup la famille éclectique de Pim, avec ses deux papas ( mon premier fé, il était temps!), les elfes, les gnomes et même leurs animaux de compagnies que sont la coccinelle et le vers luisant. Très diversifiée comme modèle familial.
J'apprécie aussi la fin, qui s'ouvre sur l'arrivé d'un nouvel élève. Encore une fois on voit ceux qui perçoivent son arrivé comme une "intrusion" alors que la narratrice et Pim trouve que c'est intriguant. le sentiment est différent.
Les illustrations sont fort jolies, très détaillés et pleines de vie.
Un autre bel ajout à la collection passerelle, avec un thème universel et une leçon importante sur l'ouverture d'esprit, la tolérance et l'amitié.
Pour un lectorat débutant du premier cycle primaire, 6-7 ans.
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Créée
le 30 juil. 2023
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