J'ai beaucoup aimé ce récit ! L'imagination de Jack Vance m'épatera toujours, je crois... En plus je me suis bien amusée !
Outre le fait que le monde d'adoption de ces ex-taulards (les noms des castes, c'est juste trop marrant !) est une unique mer où surnagent des îlots de plantes étranges où se sont installés nos humains, le bestiaire en est carrément surréaliste. La description du Kragen, un rectangle surmonté d'un cylindre avec des nageoires, des palpes pour attraper sa boustifaille et des "énormes" mâchoires ! Mouarf ! C'est plus amusant que cauchemardesque, Vance n'a pas assez lu Lovecraft... Arfeu !
Par contre, mais que l'opposition entre le rebelle libertaire et le vieux con-servateur totalitariste (Staline a du être pris en exemple...) est bien décrite, comment la montée du "Médiateur" Barquan Blasdel vers la folie tyrannique est bien amenée, là pour le coup c'est du sérieux ! J'ai adoré sa façon de raconter comment un mec petit, borné, lâche, et méchant ne supporte absolument pas l'opposé chez Sklar et ses acolytes ! du coup, ce taré qui veut absolument leur dicter comment ils doivent vivre, a pour obsession maladive de les détruire alors qu'ils ne demandaient rien d'autre qu'être tranquilles de leur côté... ça rappelle certains événements et situations très très actuelles, non ?
Et dans ce roman, Vance a même abandonné sa fameuse misogynie ! On voit bien qu'il ne comprend rien aux femmes, car les réactions de Meril sont totalement obscures pour Sklar, mais pour une fois, c'est sans le ton hautain habituel et sans qu'elle soit une potiche. Elle est intelligente, elle réfléchit, elle a même compris d'où venaient leurs ancêtres !
J'ai adoré aussi les avancées technologiques découvertes par Kelso, sur la base d'anciens écrits qui étaient planqués (par qui, ben par Blasquel, bien sûr, z'êtes fous, on va pas aller vers le progrès, nan plus...)(non je spoile pas, ou alors un tout petit petit peu !)
La fin, comme toujours dans les romans de l'époque (je trouve le même défaut chez ceux de Dick), est trop rapide, facile. Genre "bon j'en ai marre d'écrire ce livre et là j'arrête". Un petit goût de trop eu en ce qui me concerne, j'en aurais bien pris 100 pages de plus, lol !