Suite des Piliers de la Terre, Un monde sans fin nous ramène à Kingsbridge, quelques siècles plus tard, pour suivre les aventures des descendants des protagonistes du premier tome.

Pas besoin donc d'avoir lu le tome précédent pour apprécier celui-ci, la seule chose importante à retenir étant : "dans le passé, ils ont construit une cathédrale". Ce qui est un plutôt bon résumé des Piliers de la Terre, après tout. À part quelques allusions aux ancêtres des personnages, l'histoire est tout à fait indépendante. Ceci-dit, leur ressemblance donne à certaines péripéties une impression de réchauffé.

Malgré tout, j'ai d'avantage apprécié Un monde sans fin. D'abord, les personnages sont, je trouve, un peu plus nuancés : au moins au début, les méchants ne le sont pas encore vraiment ; et les gentils ont leur dose de défauts (bien que ça se manichéise sur la fin, j'en conviens). Aussi parce que le discours est plus intéressant. Un monde sans fin parle bien sûr de construction, mais aussi et surtout de la place des femmes dans une société qui leur laisse assez peu de choix concernant leur futur (sans être misérabiliste : on suit des femmes fortes, qui se battent contre l'adversité mais sans nécessairement réussir tout ce qu'elles entreprennent, ni rester parfaites. C'est suffisamment rare pour être souligné), de la place de la religion face à la vie séculaire, de la remise en question des connaissances acquises au milieu d'un monde qui change, de la force et de la faiblesse qu'on peut trouver dans une situation dramatique, et j'en passe.

À propos de situations dramatiques : *mini-spoiler*

Les réactions à l'épidémie de peste des habitants de la ville de Kingsbridge et alentours, entre "anti-masques", superstitieux, prêtres refusant de fermer les églises, marchands voulant à tout prix "sauver l'économie" et personnes sensées essayant tant bien que mal de sauver des vies, m'ont fait passer du rire à la dépression tellement elles me rappelaient une autre épidémie... (sans vouloir comparer la peste en Covid en termes de gravité évidement, ni en termes de débauche que l'approche quasi-certaine de la mort engendre d'ailleurs).

Petit bémol malgré tout : le livre est un peu trop répétitif. "Les gentils ont une idée pour améliorer X, mais à la dernière minute les méchants sortent un atout de leur manche et mettent tous les progrès en péril" est une bonne structure en soi, mais quand elle est répétée inlassablement, ça devient un peu lourd.

FerdinandTheDuck
8

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Créée

le 17 sept. 2022

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