L’auteur nous propose de suivre le cheminement d’un moustique à la recherche de son assassin. Il parcourt le monde en long, en large et en travers. Pendant des jours, des semaines, des mois, des années. Et puis finalement il va reconnaître les mains de celui qui va le libérer. Toutefois, il ne s’attend pas à ce que ce personnage, lui, ne veuille pas endosser le rôle d’assassin.
Le roman avance à plusieurs cadences. Il y a tout d’abord l’histoire du moustique, dont la quête l’entraîne dans mille et une situations qui sont le prétexte pour l’auteur de nous interpeller et de nous parler de mille et une choses, de nous poser mille et une questions, de nous donner mille et une leçons. Ce sont plus que des digressions, ce sont des histoires collatérales qui prennent du sens à mesure qu’on avance dans le roman.
D’ailleurs, c’est bien plus qu’un roman, c’est un conte fait de plusieurs fables philosophiques (ma favorite est celle des pierres) où l’auteur nous parle de la force de la pensée, de la liberté individuelle, du destin, du poids des superstitions et des croyances, de la vie, de la mort, de l’amour et tout simplement de l’existentialité des choses et des êtres. Tour à tour absurde et sérieux, il y a dans ce roman la magie de L’écume des jours. C’est beau, c’est touchant, c’est intelligent. C’est aussi mystique et incompréhensible, comme un conte oriental, avec des éclairs de révélations qui apparaissent et disparaissent encore plus vite.
L’écriture est pleine de surprise. L’auteur s’amuse avec les figures et les effets. Il s’amuse avec le pouvoir des répétitions qui font tourner en rond son intrigue, mais qui lui donne plus de profondeur aussi, grâce à l’écho qu’il installe.
Verdict : Ce roman, il mérite toute l'attention et la concentration du lecteur et paradoxalement, d'entrée de jeu il faut accepter de s'y perdre et de ne pas tout saisir dans l'instant.