Commencer un roman de Laura Kasischke, c'est se préparer à entrer dans l'intimité d'une famille, dans un portrait volontiers cynique de la vie domestique américaine, et c'est aussi plonger dans un suspense habile car discret.
Dans ce roman, c'est la disparition soudaine d'une mère de famille qui va venir bouleverser le quotidien de son mari et de sa fille adolescente, la narratrice. Au fil des ans, cette dernière raconte son quotidien sans sa mère (le lycée, le petit copain, les amies, le père taciturne) et revient sur des années de désamour maternel. A travers le portrait d'une mère compliquée, froide et distante, Kat apprend aussi à vivre sans elle, sans jamais vraiment cesser de la chercher…
Comme dans tous les autres romans de cette auteure que j'ai lus, j'ai été happée par une histoire hyper bien construite, par des personnages très crédibles, par une plume acerbe et habile. Beaucoup de similitudes avec Joyce Carol Oates, en plus percutant, rapide et cynique. Très fort !