Un Pédigrée est le premier Modiano que je lis. Je ne sais pas quoi en penser. Modiano a obtenu le prix Nobel de littérature en 2014. Je m'attendais donc à quelque chose d'exceptionnel, puisqu'il parait que si on ne lit qu'un Modiano, c'est celui-là qu'il faut lire. J'ai été un peu déçue. Le livre est une longue énumération de gens connus ou pas, dont pour beaucoup je n'ai jamais entendu parler. C'est me semble-t'il le reflet d'une époque, l'après-guerre, un monde de mondanités et d'apparences sauvegardées. Modiano évoque son enfance délaissée, la mort de son frère Rudy, le manque d'amour dont il souffre, les pensions, très tôt, qui évitent à ses parents d'avoir à s'occuper de lui. Intéressant mais sans plus donc.
Et pourtant j'ai lu ce livre avec plaisir. Pourquoi ? Sans doute à cause du style. Un style clinique, froid, mais élégant, comme si Modiano disséquait son enfance pour exorciser ses vieux démons. Il parle d'une "vie en fraude", terrible appliqué à l'enfant qu'il était !
J'ai décidé de lire Chevreuse. Peut-être les écrits de Modiano prennent-ils tous leur sens les uns par rapport aux autres ?