Emmanuel Sorel
La plupart des présidents de la Cinquième République auraient eu leur écrivain attitré, leur biographe de campagne. Je ne me suis pas penché sur la question mais il est clair que la récente proximité...
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le 26 oct. 2017
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Vous êtes prévenus, ceci n'est pas une critique, en règle générale je ne me fatigue pas à écrire sur des œuvres qui ne m'inspirent que de la tiédeur, mais une minuscule bafouille susceptible de vous faire économiser un peu de temps et d'argent.
En février dernier, je postais ici même une lettre d'excuse à Philippe Besson suite à la publication de son formidable "Arrête avec tes mensonges". Cette fois, j'ose espérer que c'est lui qui va m'en écrire une.
Nul doute que l'extraordinaire opération marketing orchestrée par Julliard depuis des mois va fonctionner, oui la grosse cavalerie promotionnelle ( "La Grande Librairie" et "On n'est pas couché", deux des émissions les plus prescriptrices, d'entrée de jeu ) va propulser le machin en haut du classement des ventes, mais luttez, luttez de toutes vos forces, ne cédez pas, mettez les 18 € réclamés dans de la vraie littérature, vous me remercierez peut-être quand vous serez par exemple plongés dans l'un des 580 autres ouvrages de cette rentrée littéraire.
Plutôt que de me lancer dans une analyse détaillée, il y a malheureusement peu de choses à dire tant la matière est faible, je vais tout simplement retranscrire ce que j'ai répondu il y a quelques jours à une lectrice potentielle qui me demandait si j'étais emballé :
« "Arrête" était un accident heureux car il l'a écrit avec les tripes, rapport au sujet. Il n'y a aucune ampleur dans son écriture, style au ras des pâquerettes, et ça ne pardonne pas dans le genre auquel il a décidé de s'attaquer. Trop présomptueux le garçon ! »
« Je ne me faisais aucune illusion malheureusement mais je n'aime pas avoir des a priori et Dieu sait si j'en avais sur lui avant "Arrête". Alors il était logique de lui donner une nouvelle chance. J'aurais vraiment aimé me tromper mais c'est bel et bien un écrivain mineur. »
J'aurais pu rajouter que quand Besson se prend pour Alain Duhamel, c'est niveau analyse Café des Sports après la messe dans mon village, qu'il est fidèle à lui-même dans la bien-pensance quand il s'agit de poser un regard sur notre société (ceux qui l'écoutent parfois dans "On refait le monde" sur RTL ne seront pas dépaysés), mais je préfère finir sur une note positive : il y a bel et bien quelques (très rares) fulgurances littéraires qui sembleraient presque avoir été écrites par un autre, plus précisément par un réel auteur qui aurait rencontré son réel "Personnage de roman", une certaine Brigitte M.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs livres de 2017 et La nuit je mens... avec les mots des autres (Mes lectures depuis 2017)
Créée
le 17 sept. 2017
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