Le salut par le beau

J'avais déjà lu Un roi sans divertissement en 1ère dans le cadre des cours et le livre m'avait beaucoup plu. La vie et la force que Giono donne à la nature sont si intenses que mon désir de contemplation était tout excité.

J'ai relu ce livre lors du premier confinement et j'ai pu constater à quel point Giono frappait juste. Le titre et la citation de Pascal déjà : "Un roi sans divertissement est un homme plein de misères". C'était que que nous vivions pour beaucoup pour la première fois : être assis dans sa chambre, et souvent avec ennui. Mais Giono, alors dans une période sombre de sa vie (la sortie de la guerre), y révèle très justement la mécanique sombre qui s'installe chez l'homme et comment elle s'y installe. Le village dans lequel se déroule le récit est menacé physiquement par la nature qui l'environne et la neige et la brume chaque hiver l'emprisonne, renvoyant chacun des habitants à son propre néant. Et cet ennui, d'une vie répétitive et d'une vie confrontée à sa misère, va pousser quelqu'un aux meurtres en série.

Et quel est-t-il ce divertissement ? Simplement le beau. La beauté du rouge du sang sur le blanc de la neige. Giono veut nous montrer que finalement le salut de l'homme vient peut-être de l'esthétique.