Un homme de 45 ans marié, deux enfants subit les écueils du succès de son premier roman. Il se sent désormais vide et demeure incapable d'écrire à nouveau jusqu'au jour où il reçoit une lettre qui vient raviver son désir pour amante perdue, ainsi que son besoin décrire. J'ai été touchée par cette oeuvre, qui est très riche par le nombre de questions qu'elle pose et par les sentiments qu'elle remet en question. De prime abord on croit à une histoire d'amour entre Matthieu et sa maîtresse. Puis on se demande ensuite s'il ne s'agit pas plutôt d'une histoire d'amour entre Matthieu et sa femme. Au fil des pages, on commence à distinguer l'amour du désir. Ce n'est pas une histoire d'amour. Le désir est au centre de l'oeuvre. Le désir que Matthieu éprouve pour sa maîtresse, le désir perdu pour sa femme et le désir brûlant et viscérale qu'il ressent pour l'écriture, un besoin qui devient vital. Le roman interroge également sur la nécessité et la manière de voir les choses. A son mariage, Matthieu atteint de myopie décide de ne plus porter ses lunettes et s'installe alors dans une vie confortable. Dès la réception de la première lettre, il remet ses lunettes.
Le roman met également en évidence le lien entre l'écriture et le désir de l'auteur. Plus ses désires sont violents plus il ressent le besoin de les écouler dans les pages de son livre. L'écriture est-elle vraiment libératrice, peut-elle se substituer au véritable objet d'un désir ? Telle est la question posée par Delphine De Vigan.
Ce livre est riche et suggère plusieurs interprétation de la manière subtile que l'on connait de Delphine de Vigan. Court, la lecture est facile et ne se perd pas dans des détails inutiles. Chaque mot a son importance. Une belle découverte que je recommande.