J'ai assisté au passage du train, le regard bovin, sans dénicher à quoi me raccrocher. Je m'attendais pourtant à trouver mon compte avec l'histoire de cet homme qui constate un jour que tous les passagers du wagon dans lequel il se trouve sont endormis. Tous. Il est d'abord troublé par cette coïncidence, puis intrigué, puis effrayé. Alors il passe dans le wagon suivant mais là aussi tout le monde dort. Le wagon d'après, pareil. Il va pour explorer un nouveau wagon quand il est abordé par un autre passager. Les deux hommes commencent à réfléchir à la situation, constatent qu'ils sont les seuls éveillés et que leur montre s'est arrêtée à la même heure avant de divaguer sur le sens ou la vacuité de la vie, le temps qui passe et l'inertie de l'existence. Le roman prend alors une tournure métaphorique mais, avant que je n'en réalise l'intérêt potentiel, le train avait déjà filé, m'abandonnant sur le bord de la voie. Impossible de le rattraper. Je prendrai le suivant.
Touchez mon blog, Monseigneur...