Une chose à cacher d’Elizabeth George, présentation21 juillet, à Londres, suite à la parution de son livre de photos, Deborah est convoquée par la sous secrétaire de l’Etat à l’éducation.Tani est nigérian. Il est fou amoureux de Sophie qu’il en oublie tous ses devoirs envers sa famille. Il ne peut pas parler de cet amour. Son père annonce que Tani va se marier. Tani refuse.Avis Une chose à cacher d’Elizabeth George#Linley21Et voilà, la boucle est bouclée avec de 21ème tome de Linley et Havers. Je l’ai fait dédicacer à Quai du Polar l’année dernière. Est-ce que la romancière va continuer ? En tous les cas, il m’aura fallu 3 ans et 3 mois pour lire – et relire pour certains – dans l’ordre toute la série. C’est à raison d’un roman tous les 2 mois pratiquement, ou un peu moins.On retrouve le trio, Linley, Havers et Nkata. Linley a repris le poste de commissaire par intérim, vu qu’Isabelle Ardery est partie se désintoxiquer. Le roman commence avec Deborah qui est convoquée au ministère, suite à son fabuleux livre de photos. On lui demande un livre de photos qui sera montré dans toutes les écoles. Blanche parmi un monde de noires, elle n’est pas bien accueillie par la réalisatrice du documentaire et la responsable d’une association qui lutte contre toutes les excisions faites aux jeunes enfants. Mais Deborah a du talent et elle saura saisir les expressions de tous les portraits.Tani est un jeune homme de 18 ans, amoureux, qui travaille pour son père. Mais Tani veut faire des études et il n’accepte pas que son père lui annonce que son avenir est tracé et qu’il doit se marier avec une toute jeune fille. De son côté, sa mère doit continuer les traditions et elle se rend dans un endroit avec sa fille.Une jeune femme est retrouvée inconsciente chez elle. Elle mourra à l’hôpital. Cette jeune femme est policière et travaillait pour le service des violences faites aux femmes et surtout la lutte contre les excisions sur les petites filles. A son décès, Scotland Yard, va être missionné car ce décès est un meurtre. Toute l’équipe va donc enquêter auprès de la famille, des anciens collègues de Teo. Ils vont apprendre qu’elle avait été mutée, qu’elle a été adoptée avec sa soeur, que toute jeune, elle avait été excisée. Teo était séparée de son mari. La famille, notamment la soeur, et le mari vont faire partie des suspects. Notre trio d’enquêteurs va devoir avancer comme ils savent si bien le faire, doucement mais sûrement, mais les indices ne sont pas nombreux. Les caméras de surveillance ne donnent pas forcément d’éléments, sauf lorsque les images sont travaillées avec les bons logiciels. De plus, il semblerait que Teo avait une relation avec son ancien chef. Lui, de son côté, marié mais père d’une fille handicapée, était profondément amoureux de Teo.Outre l’enquête, il y a une alerte enlèvement sur une jeune fille. Les parents veulent retrouver leur fille. Mais, il semblerait que le père ne soit pas si franc que cela. Pendant l’enquête, tous les personnages vont avoir affaire à Scotland Yard. Que cache Mark, l’ancien patron de Teo ? Et sa femme ? Serait-elle responsable de cette attaque ? Une histoire de couple qui doit faire face au handicap de son enfant. Un couple qui se retrouve à être des colocataires. Un couple qui souffre également, chacun de son côté. Mais sans le savoir, la famille veille au grain et aide avec ses moyens. Tani va se retrouver en relation avec Deborah et Winston. En effet, il veut absolument sauver sa petite soeur, car il a surpris des conversations et il sait que son père, très violent, mène une double vie. Tani ne veut pas se confier mais il ne pourra pas tout faire tout seul. L’aide des adultes sera la bienvenue pour sauver sa soeur et sa mère. Cette dernière, abusée, violentée, trompée, devra aller contre toute son éducation, les us et coutumes de son pays.Ce roman va dévoiler que certaines communautés africaines n’ont pas peur d’aller contre la loi, au nom d’une tradition. Certaines femmes n’hésitent pas à pratiquer des excisions, sans véritables conditions d’hygiène. Ce sont des petites filles qui subissent ça et elles peuvent en mourir. La souffrance en est intolérable. Ces petites filles qui seront plus tard vendues à leur futur mari, doivent être pures, dans l’esprit de ces communautés. Elles doivent obéir à leur famille, à leur mari et n’éprouver aucun plaisir lors de futures relations sexuelles. Ce monde est fou et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Même au nom de traditions, comment peut-on faire autant de mal à des petites filles, à des femmes ? Elles souffrent aussi bien dans leur chair, que mentalement. Heureusement que les jeunes peuvent changer les choses. Mais combien sont-ils à se rebeller ? Elizabeth George, tout le long de ses romans, traitent de sujets de société. Et elle le fait avec talent. Ici aussi.Elizabeth George n’oublie pas ses héros et leurs failles, surtout Thomas Linley et sa relation avec Dairdre. Thomas n’a pas encore forcément compris qu’il ne doit pas modeler la femme qu’il aime. Elle doit rester libre et il doit lui faire confiance. Mais il reste toujours trop seul. C’est comme sa relation avec Barbara. Il ferait mieux de la laisser faire, même si s’immiscer dans sa vie privée peut partir d’une bonne intention.Barbara, dans cet opus, est fidèle à elle même mais elle écoute sa hiérarchie et ne remet pas les ordres en question. Dee, la secrétaire, souhaite toujours qu’elle rencontre un homme. Mais à force Dee s’interroge sur l’orientation sexuelle de Barbara. Même si Dee est un peu trop insistante, les deux femmes éprouvent beaucoup de respect l’une pour l’autre et arriveront à s’entendre.Un bon roman qui clôture la série. Je ne sais pas s’il y aura d’autres enquêtes. Elizabeth George m’avait indiqué qu’elle souhaitait écrire la suite de The Edge of Nowhere et j’espère que ce sera le cas car pour le moment, c’est inachevé.