C’est l’histoire ou plutôt la descente aux enfers d’Emma, une jeune femme de 18 ans. Elle est belle, intelligente et n’a pas l’air de rencontrer trop de problèmes dans sa vie. Mais Emma n’est pas non plus un agneau, elle aime faire la fête, attirer les regards sur elle et a parfois des mœurs un peu légères. Bref, le genre de filles que l’on jalouse autant qu’on aime. D’ailleurs même son groupe d’amies semble ressentir cette ambiguïté à son sujet. Un soir, alors que nos quatre “amies” se rendent à une soirée, la vie d’Emma va basculer, après avoir bu et avoir pris un peu de drogue. Ses parents la trouveront inanimée, meurtrie et sans aucun souvenir sur le perron de leur maison. Ce n’est que plus tard qu’Emma apprendra ce qui s’est réellement passé et cela par le biais de Facebook et Snapchat.
Je pense qu’après ça, vous avez compris qu’Emma a été droguée, victime d’un viol en réunion et que ces agresseurs ont en plus poussé l’humiliation au maximum en publiant des photos et des vidéos de leur méfait. Outre l’acte immonde qui a été commis sur Emma, ce sont les réactions de son entourage qui m’ont profondément donné envie de vomir. Comme si ce qu’elle avait subi n’était pas assez, elle sera traitée de menteuse, devra subir le rejet, les insultes et j’en passe pendant que ses agresseurs vivent tranquillement leur vie sans être embêtés plus que de raison. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’Emma n’était pas une fille parfaite, ce qui lui est arrivé est donc forcément de sa faute.
Louise O’Neill aborde là des sujets délicats, elle réussit à nous plonger dans la peau d’Emma en nous faisant ressentir tout le calvaire qu’elle a pu éprouver, et cela sans décrire réellement ce que notre protagoniste a subi. Au départ on peut la trouver détestable, même si de mon côté, ce sont ses copines avec lesquelles j’ai eu plus de mal. Mais au fil des pages, on se met à souffrir et pleurer avec elle. J’avais envie de la consoler, de la secouer et de lui dire de se battre. J’ai aimé ce livre autant que je l’ai détesté et c’est là, la force de l’autrice. Par contre, cette fin… même si la note de fin explique pourquoi ce choix cela ne m’a pas empêchée d’avoir une furieuse envie de jeter mon kindle contre le mur le plus proche.
Je ressors de cette lecture profondément énervée, écœurée et avec une forte envie de botter des culs. Il y peu de livres qui ont réussi à me bouleverser autant, il va me falloir un temps et beaucoup de lectures-guimauve pour soigner mon petit cœur meurtri. C’est une lecture dure, qui prend aux tripes et à laquelle il faut être préparé. Elle amène tout un questionnement sur la culture du viol, mais aussi sur l’impact des réseaux sociaux et des médias dans le phénomène.
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