Mode d'emploi d'une correspondance avec Mlle Nothomb
Le titre de cette critique résume à lui seul Une forme de vie. Sous couvert d'un échange épistolaire avec un soldat américain obèse basé en Irak, Amélie Nothomb nous décrit tout au long de son roman, le plaisir narcissique (narcissisme et Nothomb = pléonasme) qu'elle éprouve à recevoir des courriers de la part d'admirateurs. Oui mais attention, ce n'est pas donné à tout le monde d'attirer son regard, elle trie donc ses bons et ses mauvais lecteurs, glorifie les uns et conspue les autres à un point que cela en devient rapidement écœurant, on en arrive donc vite à un "mode d'emploi pour une correspondance réussie avec l'artiste" voire même à un règlement de compte.
Au milieu de tout ce nombrilisme, siège notre américain obèse qui pour le coup passe vraiment au second plan, et que dire de lui sinon qu'il représente une partie de l'univers de l'auteur, la fascination qu'a sur elle le corps humain, qu'il soit beau ou laid, gros ou maigre, ainsi que la nourriture. Et il en ressort qu'au final, ce personnage est surtout le prétexte pour Amélie de pouvoir nous parler....d'Amélie.
En soi qu'un auteur parle de lui ne me dérange pas spécialement, surtout si c'est bien fait, mais là on reste sur un sentiment de bâclé, d'auto-congratulation à l'extrême, d'inabouti, le tout servi par une écriture moyenne qui résume à mes yeux le résultat d'une écriture beaucoup trop prolifique.