On ne va pas se mentir, ce roman m'a laissé dubitatif. Non pas qu'il soit mal écrit, ce n'est pas le cas, la raison de mon questionnement est ailleurs.
J'ai lu ce roman car il fait partie de la sélection des Imaginales 2019 dans la catégorie "Prix Imaginales des Bibliothèques". Et ma question est donc : "mais pourquoi ???"
Les Imaginales d'Épinal sont un festival consacré aux littérature de l'imaginaire (Science-fiction, fantasy, fantastique) avec un focus particulier sur la fantasy. Or, ici, rien de tout cela. Dans ses codes et sa construction, ce roman a tout d'un ouvrage de littérature générale. On est plus sur un conte philosophique centré sur la perte de l'être aimée et l'acceptation du deuil que sur un ouvrage relevant de l'un des trois genres de l'imaginaire.
Vraiment, je ne comprends pas cette sélection.
Le roman se déroule dans une Russie fictive (même si aucun nom de pays n'est jamais donné, il y a tout de même un certains nombres d'éléments pointant dans cette direction), qui a été ravagée par une grande guerre, une cinquantaine d'années auparavant, laissant une partie du pays ravagée, et une partie de la population ostracisée dans les montagnes.
Le temps du récit ne laisse aucun élément permettant de le situer précisément dans le temps. On nous parle bien de bombardiers, de fusils et de gaz de combat, mais rien de plus. Le milieu exclusivement rural laisse également le lecteur dans le flou.
On y suit le parcours d'une jeune femme, endeuillée par la mort de sa grand-mère, qui finit par rencontrer l'homme de sa vie et l'accompagne dans sa vie de marchand itinérant. Roman psycho-philosophique avant tout, on s'attarde avant tout sur la vie intérieure de l'héroïne, ses joies, ses peines, ses ressentis. Peu, voire pas de dialogues à se mettre sous la dent.
Les meilleurs passages de mon point de vue sont d'ailleurs des récits rapportés : flash-back et récits folkloriques, qui offrent les rares éléments pouvant vaguement rattacher ce livre au genre du fantastique (ça, et la fameuse guerre mentionnée plus haut qui peut, en tirant à fond sur la laisse classer ce roman dans le genre anticipation). C'est anecdotique, mais vraiment, j'ai cherché tout ce qui pouvait objectivement rattacher ce roman aux littératures de l'imaginaire, et la pêche est maigre.
Clairement, ce n'est pas ma tasse de thé. Si je reconnais à l'autrice une plume de qualité, sur le fond, son roman m'a laissé plutôt indifférent. Je n'ai pas réussi à créer plus qu'une empathie de façade avec ses protagonistes et du coup, j'ai suivi leurs pérégrinations sans entrain.
Pas la lecture de l'année pour moi donc, mais comme dit précédemment, je ne suis pas le cœur de cible de ce genre de prose. Je doute que ce roman finisse lauréat du Prix Imaginales des Bibliothécaires. La concurrence a de sérieux arguments à lui opposer, à commencer par des univers proposant plus qu'un vernis fantastico-science-fictif.